Eglises d'Asie

Comme chaque année, Mgr Belo a rendu visite à la petite communauté musulmane du pays à l’occasion de la fin du ramadan, une communauté éprouvée par les récentes émeutes de Dili

Publié le 18/03/2010




Le 6 décembre dernier, Mgr Belo, qui a démissionné à la fin du mois de novembre 2002 de ses responsabilités à la tête du diocèse catholique de Dili (1), s’est rendu auprès de la communauté musulmane, comme il en a l’habitude depuis plusieurs années (2) à l’occasion de la fête de al-Fitr, célébrée à la fin du ramadan. Cette année, la visite de Mgr Belo a pris un tour particulier du fait des récentes émeutes qui ont secoué Dili, capitale du Timor-Oriental, et au cours desquelles la mosquée An Nur, l’unique mosquée de la ville, a été partiellement incendiée (3).

Du fait de l’incendie de la mosquée An Nur, la visite de Mgr Belo a eu lieu à la mushola, l’équivalent musulman d’une chapelle pour les catholiques, Almunawarah, dans le village de Fatuhada, à un kilomètre à l’ouest de Kampong Alor, le quartier de Dili où se trouve la mosquée An Nur. Ce fut le Premier ministre Mari Alkatiri, de confession musulmane, qui a accueilli l’ancien administrateur apostolique de Dili. La voix chargée de larmes, le Premier ministre a prononcé ces mots : « Nous, les musulmans de ce pays, célébrons Id al-Fitr au cour d’une crise nationale. Mais la présence de Mgr Belo, ici, parmi les musulmans, est un signe du degré de tolérance et de démocratisation (dont témoigne la hiérarchie de l’Eglise). »

Prenant la parole, Mgr Belo a répondu en présentant, en son nom propre et au nom des catholiques, ses excuses pour l’incendie de la mosquée de Dili. « En dépit de cette attaque, j’appelle tous les catholiques et les musulmans de ce pays à promouvoir la tolérance, la démocratie et la paix à Timor Lorosae » (nom officiel en langue tetum du Timor-Oriental), a-t-il déclaré, ses propos étant repris par la télévision nationale.

Peuplé de 800 000 habitants, le Timor-Oriental compte une communauté musulmane de taille très réduite. Elle ne constitue pas plus de 2 % d’une population où les catholiques sont 92 %, les protestants 4 %, les hindous, 0,2 %, les bouddhistes 0,1 % et les animistes 1,7 %.