Eglises d'Asie

Le président de la Commission ‘Justice et paix’ de la Conférence des évêques catholiques qualifie d' »injuste » la grève menée depuis neuf mois par le personnel de quatre hôpitaux catholiques

Publié le 18/03/2010




A l’occasion d’un message publié le 27 novembre dernier pour la Journée internationale des droits de l’homme, qui a eu lieu le 10 décembre 2002, Mgr John Tchoi Young-soo, évêque auxiliaire du diocèse de Taegu et président de la Commission ‘Justice et paix’ de la Conférence épiscopale catholique sud-coréenne, a déclaré que l’Eglise était « prête à se sacrifier » pour la protection des droits des travailleurs mais que la grève menée depuis neuf mois par le personnel de quatre hôpitaux catholiques du pays était « injuste » et semblait s’inscrire « directement en opposition à l’enseignement traditionnel de l’Eglise catholique » (1

Depuis le mois de mai 2002, le personnel de trois hôpitaux catholiques appartenant à l’archidiocèse de Séoul et celui d’un hôpital de l’archidiocèse de Kwangju sont en grève. A l’origine, le mouvement a touché plus de 130 établissements hospitaliers dont les personnels réclamaient de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de travail. Un accord est finalement intervenu au mois de novembre dernier mais le personnel de six hôpitaux l’a refusé, les quatre hôpitaux catholiques déjà mentionnés et deux autres établissements.

Pour Mgr Tchoi, l’action des syndicalistes des quatre hôpitaux catholiques doit se limiter à « une grève juste sans quoi les syndicalistes prennent en otages les patients de ces établissements au nom d’intérêts égoïstes. Dans son message, il a renvoyé la direction des hôpitaux et les syndicats dos à dos, précisant que ce conflit n’était pas un conflit entre l’Eglise et les travailleurs. Pour certains responsables catholiques, tels Moses Kwon Oh-kwang, président de la Conférence catholique pour l’apostolat du travail, l’Eglise ne doit pas se défausser de ses responsabilités et, si elle « a toujours pris la parole pour défendre les droits de l’homme », elle « a ignoré, voire réprimé, les droits des travailleurs employés dans ses propres institutions ».

Selon le P. Paul Lee Chang-young, secrétaire exécutif de la Commission ‘Justice et paix’, le message de Mgr Tchoi peut effectivement être mal perçu par un certain nombre de personnes, mais il ne doit pas surprendre. « Pour quiconque a attentivement étudié l’enseignement social de l’Eglise », les syndicalistes des quatre hôpitaux encore bloqués par la grève « violent le bien commun, tel qu’il est reflété par cet enseignement, et cela en dépit du fait que les hôpitaux en question ont été fondés sur la base d’un tel enseignement ».