Eglises d'Asie

Le président Gusmao a appelé au calme après les émeutes qui ont fait de deux à cinq morts à Dili, les 3 et 4 décembre 2002

Publié le 18/03/2010




Le 4 décembre dernier au soir, le président ‘Xanana’ Gusmao a lancé un appel, demandant à tous les Est-Timorais, et particulièrement aux lycéens et aux étudiants, de garder le calme. Son appel est intervenu après que Dili, la capitale de ce nouvel Etat dont l’indépendance date de moins de six mois, a été le théâtre de violentes émeutes.

Les émeutes ont commencé le 3 décembre après que la police fut intervenue dans un lycée de la ville pour interpeller, durant les cours, un élève soupçonné d’avoir participé à une bagarre entre deux groupes de jeunes au cours de laquelle une personne avait été tuée. La situation s’est ensuite rapidement dégradée et les émeutiers, principalement des lycéens et des jeunes de Dili, s’en sont pris à des lieux fréquentés par les “malae” (‘les étrangers’) et les “internationals” (le personnel de l’ONU et les membres des ONG) avant de mettre le feu à la résidence du Premier ministre, Mari Alkatiri, et à l’unique mosquée de la ville, la mosquée An Nur. Selon un bilan officiel, deux personnes sont mortes au cours de ces deux journées d’émeutes ; d’autres sources, non officielles, font état de cinq morts. Le calme n’est revenu sur la ville qu’après l’instauration de l’état d’urgence et l’organisation de patrouilles du contingent des Nations Unies et des forces de sécurité timoraises.

Quelques jours avant ces émeutes, Mgr Do Nascimento, administrateur apostolique des diocèses de Baucau et de Dili, avait, dans une interview exclusive accordée à Eglises d’Asie, souligné les risques de désordre dans le pays. Soulignant le “désenchantement” qui avait gagné la population quelques mois après l’indépendance du fait que “les gens n’en voient pas les bénéfices il avait déclaré que Dili “pourrait vite devenir un milieu très conflictuel et développer de graves problèmes sociaux liés à la sécurité des biens et des personnes”. La combinaison des frustrations nées du chômage, de l’absence de débouchés professionnels pour les diplômés, du contraste entre les salaires locaux et le niveau de vie des étrangers vivant sur place crée “un certain déséquilibre avait encore déclaré Mgr Do Nascimento.