Eglises d'Asie

Pour la première fois de son histoire, le plus ancien Conseil des Eglises protestantes de Corée du Sud a élu président un pasteur pentecôtiste

Publié le 18/03/2010




Pasteur à Inchon, le révérend Choi Sung-kyu, de du plein Evangile a été élu à la présidence du Conseil national des Eglises (protestantes) de Corée (NCCK), au cours de la cinquante et unième assemblée générale de cette organisation qui s’est tenue à Séoul, le 18 novembre dernier. Il devient ainsi le premier président pentecôtiste du NCCK. Le 22 novembre, il a déclaré que le NCCK sous sa présidence poursuivrait son engagement en faveur de l’action sociale tout en restant prudent dans son annonce de la foi. Il a précisé également souhaiter rapprocher les points de vue des deux instances qui se partagent l’audience des Eglises protestantes en Corée du Sud : le NCCK, considéré comme « progressistes », et le Conseil chrétien de Corée, tenu pour plus « conservateur ».

Le NCCK a été fondé en 1924 au temps de l’empire colonial japonais. Il rassemble huit Eglises protestantes. Tenant d’une théologie libérale, il s’est investi dans la défense des droits de l’homme et des problèmes de justice sociale, en particulier entre 1960 et 1980 quand le pays connaissait la dictature militaire. Le Conseil chrétien de Corée, quant à lui, insiste davantage sur l’évangélisation directe.

Pour le secrétaire général du NCCK, le révérend Paik Do-woong, il n’y a pas de difficulté à voir arriver à la tête du NCCK un président issu d’une « dénomination conservatrice » car, a-t-il estimé, le NCCK avait été « trop progressiste » dans le passé. « Nous n’avons pas été assez attentifs à la mission », a-t-il ajouté, précisant qu’il faudra « garder l’équilibre » entre les deux tendances. Interrogé sur une éventuelle union avec le Conseil chrétien de Corée, il a répondu : « Ce n’est pas facile parce l’un, le NCCK, a derrière lui 80 ans d’histoire alors que l’autre n’est vieux que de 10 ans », ajoutant que les engagements et les caractéristiques de l’un et l’autre groupement étaient différents.

L’Eglise du plein Evangile, dont est issu le nouveau président du NCCK, fait partie des Assemblées de Dieu, qui n’ont rejoint le NCCK qu’en 1966. Associées au développement du mouvement charismatique des Eglises protestantes coréennes, celles-ci comptent près de 1,1 millions de membres et sont ainsi la troisième plus importante dénomination du NCCK, à côté de deux Eglises presbytériennes, de l’Eglise méthodiste, de l’Armée du Salut, de l’Eglise anglicane et de l’Eglise évangélique coréenne. L’Eglise orthodoxe est membre associé.

A l’issue de cette cinquante et unième assemblée générale, il a été décidé, entre autres, pour l’année à venir, de développer la mission en Corée du Nord (1), l’ocuménisme et le mouvement Justice et Paix que le Conseil privilégie depuis les années 1970.

Par ailleurs, la Fédération chrétienne de Corée, organe situé en Corée du Nord, a fait parvenir un message au Conseil le 11 novembre dernier disant : « Nous espérons que le NCCK pourra jouer un rôle de pionnier dans le mouvement de réunification de notre pays. » A cette occasion, le secrétaire général adjoint du NCCK, le révérend Lim Heung-ki, a rappelé que le Conseil avait déjà, à plusieurs reprises, rencontré des représentants des Eglises nord-coréennes dans des pays tiers, comme en Suisse en 1986. La dernière rencontre a eu lieu en juillet dernier au Japon grâce à l’entremise d’Eglises protestantes nord-américaines, allemandes et australiennes.