Eglises d'Asie

Pour la première fois, des supérieurs d’instituts religieux catholiques, féminins et masculins, se sont rencontrés à l’échelon national en vue d’une meilleure coopération

Publié le 18/03/2010




Le 21 novembre dernier, à Séoul, les supérieurs d’instituts religieux catholiques masculins et féminins se sont réunis pour une rencontre à l’échelon national en vue de développer la coopération entre eux. A l’occasion de cette réunion, une première, les supérieurs ont travaillé sur la question de la formation et l’éducation au ministère pastoral. Selon eux, cette question doit devenir le champ privilégié de leur coopération. Ils ont aussi reconnu la nécessité d’une vie spirituelle mieux assumée et se sont inquiétés du regard porté sur eux par les laïcs.

Le P. Léonard Kim Chan-sun, provincial des franciscains, a défini l’événement comme « historique et mémorable parce que c’était la première fois dans l’histoire de notre Eglise catholique coréenne que les supérieurs hommes et femmes se rencontraient ». Une cinquantaine de religieuses représentant 48 congrégations et trente supérieurs de 29 communautés masculines avaient pris part à cette rencontre dont le thème était : « Rôle et coopération entre religieux, hommes et femmes, au sein de l’Eglise catholique coréenne ».

Pour les participants à cette rencontre, la coopération existe certes déjà depuis longtemps quand, par exemple, les religieux animent les retraites spirituelles des religieuses ou, pour les religieuses, quand elles participent aux cours de formation des religieux, mais elle mérite d’être développée. Le P. Kim, président de la Conférence coréenne des supérieurs majeurs des instituts masculins et des sociétés de vie apostolique, a proposé en particulier la mise sur pied d’un nouveau système de formation pour tous, faisant remarquer que l’Institut de formation actuel ne propose ni licence universitaire ni formation de qualité pour les religieux. C’est pourtant un ensemble représentatif des religieux, hommes et femmes, qui avait jadis inauguré cet Institut et demandé aux franciscains d’en prendre la direction. Le P. Kim a également conseillé l’instauration de nouveaux « cours de spiritualité » pour les religieux comme pour le clergé diocésain afin de mieux répondre aux besoins spirituels des fidèles. Il a enfin recommandé avec insistance aux religieux et religieuses de concevoir le soutien spirituel des laïcs comme leur mission spécifique.

Tout en étudiant les moyens permettant à tous d’acquérir une formation de niveau universitaire pour mieux servir la société moderne, de nombreux supérieurs ont demandé l’ouverture d’un site Internet pour mieux faire connaître la spécificité de la vie religieuse aux jeunes générations. Francis Park Moon-su, docteur en théologie et chercheur à l’Institut Woori de théologie, institut animé par des laïcs, a fait remarquer à son auditoire que les laïcs avaient moins de respect qu’autrefois pour les religieux parce que, a-t-il dit, ceux-ci vivaient moins dans la pauvreté, la retenue et l’autodiscipline que du temps de leurs fondateurs : « [Les religieux] sont tiraillés entre la volonté d’un travail missionnaire moderne et celui d’être fidèle aux charismes propre à leur congrégation ». Un comité mixte a été chargé de suivre la réalisation des suggestions formulées durant cette session.

D’après les statistiques 2001 de l’Eglise catholique en Corée du Sud, 95 congrégations féminines regroupent 8 455 religieuses et 41 congrégations masculines 1 231 religieux.