Eglises d'Asie

Timor occidental : les responsables des Eglises chrétiennes demandent à tous les habitants de la province d’assurer aux musulmans une célébration pacifique de al-Fitr

Publié le 18/03/2010




Au Timor occidental, à majorité chrétienne, les responsables des Eglises catholique et protestants ont lancé un appel pour que tous veillent à la sécurité des musulmans durant la fête de al-Fitr, célébration marquant la fin du ramadan. Cet appel a été diffusé au lendemain des échauffourées qui ont secoué Dili, capitale du Timor-Oriental, les 3 et 4 décembre derniers et au cours desquelles des jeunes se sont heurtés à la police et ont mis le feu à des magasins, des hôtels, à la mosquée An Nur et à la résidence du Premier ministre, Mari Alkatari, de confession musulmane (1). De deux à cinq personnes ont été tuées lors de ces incidents.

L’appel conjoint de Mgr Petrus Turang, évêque du diocèse catholique de Kupang et du révérend Thobias Messakh, président du bureau exécutif du synode de l’Eglise messianique évangélique du Timor, a été diffusé le 4 et 5 décembre par les médias locaux de Kupang, la capitale à majorité chrétienne de la province de Nusa Tenggara Est. A cette occasion, au nom des catholiques de son diocèse, Mgr Turang a exprimé sa solidarité avec les musulmans. “Bonne fête”, leur a-t-il souhaité dans un communiqué publié par le quotidien Pos Kupang. Le révérend Messakh, quant à lui, a demandé aux chrétiens de travailler avec le gouvernement local pour assurer aux musulmans une célébration paisible. Il a demandé spécialement aux jeunes de ne pas les importuner. En tant qu’Indonésiens, “nous devons tout faire pour aider à ce que se crée une atmosphère de prière autour des musulmans” à l’occasion de leur fête.

Avant la fête, Mohammad Djaffar, président du Conseil indonésien des oulémas de Nusa Tengagra, avait de son côté appelé les musulmans à l’unité. “Une différence de date pour al-Fitr selon qu’on appartient à la Nahdlatul Ulama ou à la Muhammadiyah ne devrait pas provoquer de discorde parmi les musulmans a-t-il déclaré dans son communiqué. La Muhammadiyah, deuxième plus importante organisation musulmane de masse d’Indonésie, avait décrété, en effet, que, cette année, al-Fitr aurait lieu le 5 décembre tandis que la Nahdlatul Ulama, la première organisation musulmane de masse du pays, l’avait fixé au 6 décembre. La fixation de la date de al-Fitr dépend de l’apparition de la nouvelle lune. Mohammad Djaffar a également rappelé aux musulmans le devoir de l’aumône et de l’unité entre les musulmans et avec les croyants des autres religions.

D’après les statistiques provinciales de l’année 2000, la ville de Kupang compte 142 772 protestants, 47 334 catholiques, 24 949 musulmans, 2 048 hindous, 579 bouddhistes et 86 personnes d’autres religions. Parmi les musulmans de la ville, nombreux sont ceux à être originaires de Java ou de l’île de Célèbes et appartiennent plus souvent à la Muhammadiyah qu’à la Nahdlatul Ulama.