Eglises d'Asie

A l’initiative de catholiques de Séoul, une stèle gravée en l’honneur des missionnaires français martyrisés au XIXe siècle en Corée va prochainement être érigée à Paris

Publié le 18/03/2010




L’initiative revient à des catholiques de la paroisse de la cathédrale de Myongdong, à Séoul : une stèle de près de quatre mètres de hauteur et d’un poids de dix tonnes a été sculptée en Corée du Sud et va être prochainement expédiée en France pour être érigée dans le jardin des Missions Etrangères de Paris. La stèle a été sculptée comme « un témoignage de gratitude de la part des catholiques coréens pour le sacrifice des missionnaires français pour l’Eglise de Corée », a déclaré le P. Théophile Choi Seung-Ryong, doyen de la cathédrale et vice-directeur de l’Institut de recherche sur l’histoire de l’Eglise de Corée. Entièrement financée par les catholiques coréens, la stèle a coûté 30 millions de wons (24 200 euros) ; sur une face, elle porte l’inscription en coréen « En l’honneur des Saints Martyrs de Corée » et, sur l’autre, le nom des douze prêtres de la Société des Missions Etrangères de Paris (MEP) martyrisés en Corée lors de persécutions en 1839 et 1866 (1).

Parmi ces martyrs, on compte trois évêques : Laurent Marie Joseph Imbert, Siméon François Berneux et Marie Antoine Nicolas Daveluy ainsi que les prêtres Pierre Philibert Maubant et Jacques Honoré Chastan. Dix d’entre eux ont été canonisés par Jean-Paul II lors de sa visite à Séoul en 1984 (2). Le P. Maubant fut le premier missionnaire des MEP à entrer en Corée, en 1836, bientôt suivi par quatorze de ses pairs, jusqu’à la date de la persécution de 1866. Sur un total de quinze, douze prêtres des MEP furent martyrisés lors de ces deux persécutions, les trois autres ayant pu s’échapper en Chine.

De nombreux autres missionnaires des MEP ont travaillé en Corée après le traité de 1886 conclu entre la France et la Corée. D’après les statistiques de la Conférence épiscopale de Corée, un total de 174 évêques et prêtres des MEP ont ouvré en Corée depuis 1836. A ce jour, quatorze missionnaires et un évêque, Mgr René Dupont, ancien évêque d’Andong, y travaillent toujours.