Eglises d'Asie

Aceh : le GAM récuse la présence d’observateurs philippins au sein de la Commission conjointe de sécurité, les soupçonnant de partialité

Publié le 18/03/2010




Dès le 10 décembre dernier, une première équipe de douze observateurs internationaux est arrivée sur place, à Aceh, afin de surveiller l’application de l’accord de paix conclu la veille à Genève entre les autorités indonésiennes et le Mouvement Aceh Libre (GAM), sous les auspices du Centre Henri Dunant. Les premières difficultés n’ont cependant pas tardé à apparaître.

D’une part, des heurts entre l’armée et des groupes de combattants du GAM ont fait au moins onze morts à la date du 26 décembre 2002. La Commission conjointe de sécurité, qui réunit des représentants du gouvernement indonésien et du GAM ainsi que des observateurs internationaux et qui a été instaurée par l’accord signé à Genève, s’est déclarée très soucieuse de voir ces accrochages armés prendre fin. “Nous appelons les deux parties à faire preuve de retenue et à ne pas prendre l’initiative d’actions répressives ou offensives”, a déclaré le 24 décembre le général thaïlandais Thanongsuk Tuvinan, chef du groupe des observateurs étrangers membres de la Commission conjointe de sécurité.

D’autre part, des difficultés sont apparues au sujet de la composition de l’équipe de 150 observateurs prévue par l’accord du 9 décembre pour épauler la Commission conjointe de sécurité dans sa tâche de surveillance. Ces 150 observateurs doivent être désignés à parts égales par Djakarta, le GAM et le Centre Henri Dunant. A ce jour, seulement une petite moitié des observateurs a été désignée et le GAM a déclaré qu’il refuserait que des Philippins fassent partie du groupe des observateurs étrangers. Vingt-quatre officiers thaïlandais, déjà à pied d’ouvre, devaient être rejoints par des militaires philippins mais un délégué du GAM a déclaré qu’étant donné la guerre qui se déroule à Mindanao, dans le sud philippin, où des rebelles musulmans s’opposent à Manille, et le rôle que Djakarta a joué en tant que médiateur dans ce conflit, son mouvement s’opposait “fermement à la présence des Philippines dans l’équipe des observateurs”. Le délégué du GAM a ajouté que les Philippins devaient être remplacés par des Norvégiens ou des délégués de Brunei.