Eglises d'Asie

Les célébrations de Noël se sont déroulées paisiblement dans tout le pays et les forces de l’ordre restent en alerte pour les fêtes du Nouvel An

Publié le 18/03/2010




Le 24 décembre au soir, sur les marches de la cathédrale de Djakarta, le cardinal Julius Darmaatmadja, a remercié chaleureusement les forces de police pour la protection apportée aux principaux lieux de culte chrétiens à travers le pays. Le cardinal était venu à la rencontre du général Makbul Padmanagara, inspecteur en chef de la police à Djakarta, en tournée d’inspection pour constater le dispositif de sécurité mis en place par ses hommes. De fait, la nuit de Noël et le 25 décembre se sont passés sans qu’aucun incident violent n’ait à être rapporté. Le porte-parole de la police nationale a néanmoins fait savoir que, si Fitri, fête marquant la fin du ramadan, célébrée cette année le 6 décembre, et Noël s’étaient déroulés sans incident, les 200 000 policiers mobilisés à travers le pays resteront sur le qui-vive pour les fêtes du Nouvel An.

Selon ce porte-parole, le dispositif de sécurité restera en place jusqu’au 10 janvier 2003. “Bien entendu, nous continuerons à monter la garde devant les églises étant donné que de nombreux chrétiens ont coutume de se rendre à des services religieux le 31 décembre. Mais nous nous attacherons également à renforcer la surveillance des lieux publics où les gens ont l’habitude de fêter le Nouvel An”, a déclaré le responsable policier au lendemain de Noël.

Selon les médias locaux, les célébrations de Noël se sont déroulées dans le calme partout dans le pays, y compris aux Moluques et dans la région de Poso, sur l’île de Célèbes. Dans les trente-huit églises chrétiennes qui avaient été prises pour cibles il y a deux ans, lorsqu’une série d’attentats à l’explosif avait fait dix-neuf morts et des dizaines de blessés à travers onze villes du pays (1), les offices religieux ont eu lieu presque normalement. Devant l’église Saint Joseph, située dans la banlieue est de Djakarta et où quatre personnes avaient trouvé la mort à Noël 2000, la police avait fermé à la circulation toute une portion de rue devant l’édifice catholique ; les vendeurs ambulants avaient été priés de s’éloigner ; des volontaires – y compris des musulmans – montaient la garde ; et malgré toutes ces précautions, une seule messe – au lieu de trois les autres années – a été célébrée le 24 au soir. A Denpasar, sur l’île à prédominance hindoue de Bali, où le 12 octobre dernier un attentat a coûté la vie à plus de 190 personnes, l’église Saint Joseph, construite en style balinais, était pleine à craquer ; son curé a qualifié de “plus beau cadeau de Noël” l’accord de paix récemment signé pour Aceh entre le gouvernement et le GAM, mouvement séparatiste local (2). La présidente Megawati Sukarnoputri enfin a passé les dernières heures du 25 décembre en Papouasie occidentale, province à majorité chrétienne où le ressentiment de la population papoue envers le pouvoir central est vif.

Le seul incident notable s’est produit à Manado, chef-lieu de la province de Célèbes-Nord où la police a arrêté le 25 décembre cinq personnes soupçonnées de préparer une série d’attentats à l’explosif dans cette ville à majorité chrétienne. Selon la police, deux des cinq suspects sont originaires de Macassar, chef-lieu de la province de Célèbes-Sud où, le 5 décembre dernier, un attentat a causé la mort de trois personnes (3). A la date du 27 décembre, les enquêteurs n’étaient pas en mesure de dévoiler les motifs des actions que ces cinq personnes auraient été en train de préparer, ni d’établir un lien avec les auteurs de l’attentat de Macassar qui ont avoué projeter placer des bombes dans des églises chrétiennes de Célèbes. Enfin, toujours le 25 décembre, à Palu, dans la province de Célèbes-Centre, la police a découvert un important stock d’ammonium de nitrate, le type d’engrais qui a été utilisé pour confectionner la bombe utilisée à Bali le 12 octobre dernier.