Eglises d'Asie – Timor Oriental
Mgr Do Nascimento présente ses excuses aux représentants de la communauté musulmane locale pour l’implication de catholiques dans les émeutes qui ont secoué Dili les 3 et 4 décembre 2002
Publié le 18/03/2010
Mgr Do Nascimento s’est en particulier excusé pour les émeutes des 3 et 4 décembre derniers (1) au cours desquelles des émeutiers ont mis le feu, outre à des magasins, à des hôtels et au Parlement, à la mosquée An Nur, l’unique mosquée de Dili, située dans le quartier de Kampung Alor, et à la résidence du Premier ministre, Mari Alkatiri, de confession musulmane. Les émeutes avaient commencé le 3 décembre après que la police eut tué par balles deux lycéens protestant contre l’arrestation d’un des leurs. Selon Mgr Do Nascimento, des catholiques ont pris part aux émeutes et ont participé à l’incendie de la mosquée, montrant par là qu’ils n’étaient pas prêts à accepter le pluralisme religieux. En leur nom, Mgr Do Nascimento a demandé pardon.
En réponse, Abdullah Balafif, un des cinq délégués musulmans, a proposé la création d’un forum interreligieux pour promouvoir la coopération et régler les éventuels problèmes pouvant surgir entre les communautés religieuses du pays. L’offre a été aussitôt acceptée par Mgr Do Nascimento, qui assume provisoirement la charge des deux diocèses du pays depuis la démission pour raison de santé, le 26 novembre dernier, de Mgr Carlos Belo, jusqu’ici administrateur apostolique de Dili (2). Mgr Do Nascimento a également proposé de mettre à disposition de la communauté musulmane est-timoraise les ondes de la radio que l’Eglise catholique possède afin de contribuer à diffuser les programmes des musulmans et à faire connaître leurs activités. Il a enfin fait part à ses hôtes de son projet d’inviter des professeurs musulmans à enseigner au petit séminaire afin “d’élargir la connaissance de l’islam que nos séminaristes ont”.
Au Timor-Oriental, nouvellement indépendant, les relations entre la majorité catholique et la petite minorité musulmane sont généralement bonnes. Mgr Belo avait pris l’habitude ces dernières années de se rendre en visite auprès des dirigeants de la communauté musulmane à l’occasion de la fin du ramadan (3). Sur les 800 000 Est-Timorais, on compte 92 % de catholiques, 2 % de musulmans, 4 % de protestants, 0,2 % d’hindous, 0,1 % de bouddhistes et 1,7 % d’animistes.