Eglises d'Asie – Indonésie
Plusieurs dizaines de milliers de personnes de différentes confessions ont prié à Djakarta le 31 décembre 2002 au soir pour que la paix prévale dans le pays en 2003
Publié le 18/03/2010
Le P. Thomas Aquino Murdjanto Rochadi Widagdo a dirigé le groupe catholique, ouvrant la prière en chantant un hymne de paix et en priant avec les paroles du Magnificat. Les onze autres catholiques ont continué en chantant le Notre Père. “Que 2003 puisse être une année de paix, une année de non-violence où les gens vivent dans la paix et l’harmonie”, a déclaré le prêtre, qui a invité les dirigeants indonésiens à ouvrer pour le bien commun de tous. Le prédicateur musulman Abdullah Gymnastiar a quant à lui appelé l’assemblée à faire de l’année 2003 “une année de réconciliation et de paix”. Il a conclu sa prière en reprenant les paroles du zikir, la profession de foi des musulmans.
La présidente de la République, Megawati Sukarnoputri, avait choisi de commencer le nouvel an à Bali où, symboliquement, elle a pris publiquement la parole sur la plage de Kuta, là même où, le 12 octobre 2002, un attentat terroriste a coûté la vie à plus de 190 personnes, dont 60 Indonésiens (1). Dans son message, prononcé devant plusieurs milliers de touristes, la présidente, accompagnée du vice-président Hamzah Haz et de plusieurs membres du gouvernement, a déclaré l’année 2003 “Année de la non-violence”.
Moins de quinze jours plus tard, le 14 janvier, l’organisation américaine de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a publié son rapport annuel. Au chapitre ‘Indonésie’, on peut lire que Megawati Sukarnoputri et son gouvernement, en dix-huit mois de pouvoir, sont parvenus à restaurer un certain degré de stabilité politique mais ont échoué à contenir les atteintes aux droits de l’homme commises par les militaires ainsi qu’à réduire la corruption, endémique. A Aceh et en Papouasie occidentale, l’action des forces de sécurité n’est pas contrôlée. Les militaires responsables des atrocités commises en 1999 au Timor-Oriental échappent à l’action de la justice. Le gouverneur de la banque centrale, Sjahril Sabirin, et le président de la Chambre des représentants, Akbar Tandjung, sont toujours en poste en dépit des condamnations pour corruption prononcées en première instance contre eux.