Eglises d'Asie

L’équipe d’exégètes catholiques qui travaillait depuis près de quatre ans à la traduction de la Bible en coréen a achevé son travail et l’a remis aux évêques du pays

Publié le 18/03/2010




Une équipe d’exégètes catholiques qui travaillait depuis près de quatre ans à la traduction de la Bible en coréen a achevé son travail et l’a remis aux évêques du pays, donnant ainsi à l’Eglise catholique pour la première fois depuis deux cents ans une version de la Bible qui lui soit propre. Cette nouvelle traduction a commencé en 1989 et s’est terminée fin décembre 2002. Après les ultimes révisions et l’autorisation des évêques, elle remplacera en 2005 la version utilisée actuellement.

Depuis 1977, l’Eglise catholique utilisait une version de la Bible co-traduite avec les Eglises protestantes coréennes de Corée. Selon le P. Callistus Jung Tae-hyun, un des traducteurs de la nouvelle version, cette traduction commune « n’était pas fidèle à l’original grec et trop proche d’un certain langage coréen ». Il a également indiqué que, mis à part les anglicans et les catholiques, la plupart des Eglises protestantes n’utilisaient plus cette version publiée en son temps par la Société biblique coréenne.

Le responsable de la nouvelle traduction, le P. Joseph Im Seung-phill, a expliqué que « l’objectif avait été de donner une Bible fidèle au texte original et facilement lisible ». Le P. Im, qui est aussi secrétaire de la Commission biblique des évêques de la péninsule, a tenu à préciser que l’Ancien Testament avait bien été traduit de l’hébreu et le Nouveau Testament du grec. Evoquant les différentes étapes de cet immense travail, il a expliqué que chaque traducteur avait travaillé en son nom particulier sur la portion de texte qui lui avait été impartie et que des réunions régulières avaient permis à tous et en équipe de vérifier le travail effectué. Par la suite, des spécialistes de la littérature et de la langue coréennes s’étaient appliqués à polir le texte pour le rendre « agréable à lire ». La traduction de l’Ancien Testament avait commencé en 1989 et s’était achevée avec la traduction du Livre des Macchabées en 1999, mais, a souligné le P. Im, « trouver les expressions honorifiques coréennes correspondantes a été une des choses les plus difficiles ».

En réponse à la question de savoir pourquoi l’Eglise catholique de Corée, bien que présente dans le pays depuis 1784 (1), a entrepris si tardivement une traduction de la Bible qui lui soit propre, le P. Im explique que cela est sans doute à relier au fait que les catholiques, en comparaison des protestants, sont moins familiers des Ecritures Saintes, qu’ils lisent moins la Bible. Le P. Jung précise qu’un certain nombre de prêtres catholiques avaient participé « individuellement » à la traduction de la version utilisée jusqu’à maintenant et publiée par la Société biblique coréenne, mais « le copyright de cette traduction était resté propriété de la Société Biblique ». A l’époque, « nous n’avions, nous catholiques, aucun organisme officiel comme l’actuelle Commission biblique de la Conférence épiscopale et n’avions pas encore réalisé que copyright et traduction sont des choses importantes ».

Le président de la Commission biblique, Mgr John Chrysostom Kwon Hyok-ju, évêque d’Andong, s’est félicité du travail accompli : « C’est très significatif pour nous de constater que la traduction entière de la Bible a été réalisée uniquement par des biblistes catholiques a-t-il déclaré le 14 janvier dernier.