Eglises d'Asie

En Asie, les Caritas récemment fondées ont besoin, pour devenir opérationnelles, non seulement d’argent mais d’aide et de conseils

Publié le 18/03/2010




En Asie, les Caritas récemment fondées ont besoin certes de soutien financier mais aussi d’une aide en termes de solidarité et de conseils de la part des Caritas établies de longue date. Cette prise de conscience s’est exprimée au cours d’une rencontre organisée à Bangkok, en Thaïlande, du 4 au 6 février dernier par Caritas Asia, la coordinatrice des différentes Caritas nationales d’Asie, sur le thème : “Accompagnement et croissance solidaires des nouvelles Caritas ». Une Caritas nationale est une branche de la Caritas Internationalis, service d’entraide sociale de l’Eglise catholique (1).

Ils étaient vingt participants venus du Timor-Oriental, du Kazakhstan, de Mongolie, de Birmanie, du Népal, de Thaïlande et d’Ouzbékistan, des pays où une Caritas a été récemment fondée ou est en passe de l’être. Des représentants de Caritas plus anciennes et solidement établies étaient également présents, venus d’Allemagne, du Japon, de Norvège, de Pologne, d’Espagne et des Etats-Unis.

Les représentants des Caritas nouvellement fondées ont insisté pour dire combien elles étaient dépendantes de leurs aînées pour le financement de leurs programmes d’entraide en faveur des plus démunis. La pauvreté de nations comme la Mongolie, la Birmanie ou l’Ouzbékistan est telle que la participation et l’apport des populations autochtones ne peuvent être qu’insignifiants, ont-ils expliqué, répondant ainsi aux représentants des Caritas des pays développés qui leur demandaient de ne plus les considérer comme de simples agences débitrices. Les représentants de la Norvège et de l’Allemagne, cependant, ont insisté pour dire combien il était nécessaire de passer d’une simple relation “donateur-bénéficiaire” à une responsabilisation effective mais solidaire de chaque Caritas. A cela, le représentant de la Caritas birmane a répondu que les Caritas chevronnées devaient comprendre les contraintes auxquelles sont soumis les pays sous-développés. Il a montré par exemple que, dans son pays, l’Eglise avait besoin d’importantes sommes d’argent simplement pour exister. Il a expliqué que le moindre projet pastoral ou plan d’entraide exigeait, pour obtenir les autorisations, une série impressionnante de pots de vin à distribuer aux militaires : “La corruption est générale parce que les salaires ne permettent pas de vivre.Un instituteur de l’école publique touche 5 dollars US par mois alors qu’un sac de riz en coûte 10 et qu’une famille classique a besoin de deux sacs et demi de riz au moins par mois pour vivre.”

Le président de la Caritas Asia, Mgr Vianney Fernando, évêque de Kandy au Sri Lanka, a, de son côté, souligné que les Asiatiques n’étaient pas tous démunis et que c’était de la responsabilité des nations les plus aisées d’aider les plus pauvres.

Outre ces échanges, durant la session de trois jours, chaque représentant a pu se familiariser avec la fédération des Caritas, son règlement, ses statuts et le fonctionnement de ses différents services : finance, budget et action sociale. Les délégués présents ont aussi été formés sur la meilleure manière de présenter une demande de financement.

Le P. Yvon Ambroise, prêtre indien et coordinateur de Caritas Asia, a tenu à insister auprès des nouvelles Caritas pour les avertir de ne jamais travailler en dehors de leur Eglise locale. Il leur a demandé aussi, plutôt que de travailler coup par coup à tel ou tel projet, de prévoir des programmes bien intégrés réalisables à long terme, affirmant : “Nous ne faisons pas la charité. Nous défendons les principes de justice et d’égalité et travaillons pour le développement de l’homme dans son intégralité.”

Selon le site Internet de la Caritas Internationalis, le réseau des Caritas est un des plus importants réseaux caritatifs au monde, formant une confédération de 154 entités catholiques implantées dans 198 nations ou territoires, au service du développement et de l’action humanitaire en direction des plus démunis et des opprimés pour la construction d’un monde meilleur.