Eglises d'Asie – Indonésie
Face au refus de la présidente Megawati d’accorder la grâce présidentielle à des condamnés à mort, les défenseurs des droits de l’homme s’insurgent
Publié le 18/03/2010
Plusieurs autres défenseurs chrétiens des droits de l’homme ont exprimé leur opposition à la décision de la présidente. B. N. Marbun, un catholique, ancien membre de la Commission nationale pour la défense des droits de l’homme, a déclaré souhaiter que les responsables de l’Eglise catholique demandent au gouvernement de différer les exécutions. Pour Gustaf Dupe, un protestant, président du Comité pour la libération des prisonniers politiques, l’emprisonnement à vie doit être utilisé comme une peine de substitution à la peine de mort car elle est l’occasion pour les criminels “de se repentir de leurs fautes”. Selon Hendardi, directeur de l’Association indonésienne pour l’aide judiciaire et la défense des droits de l’homme, le refus présidentiel de clémence a des motivations politiques. Le gouvernement, a-t-il expliqué, “veut affirmer la force de la loi mais les exécutions ne dissuaderont pas les auteurs de crimes de corruption”. De plus, a-t-il ajouté, il n’est pas juste d’exécuter des détenus qui ont déjà passé une douzaine d’années derrière les barreaux.
Les appels à la clémence rejetés par la présidente indonésienne concernent un Indien, trafiquant de drogue, et quatre Indonésiens, membres d’une même famille condamnés à mort en 1988 pour le meurtre d’une famille de cinq personnes pour des questions d’argent. Ces vingt dernières années, l’Indonésie a exécuté six condamnés pour meurtre et trafic de drogue, le dernier en 2001. La peine de mort est donnée par un peloton d’exécution.