Eglises d'Asie – Vietnam
Avec la guerre en Irak, le prestige du pape et du Saint-Siège atteint des sommets dans la presse officielle du Vietnam
Publié le 18/03/2010
Pour d’autres raisons que le Saint-Siège, le Vietnam est aujourd’hui très opposé à la guerre en Irak. Depuis la fin de la guerre du Golfe, il a entretenu de très bonnes relations politiques et commerciales avec l’Irak. Il s’est constamment opposé à la politique occidentale en ce pays, appelant régulièrement à la levée des sanctions économiques imposées par les Nations Unies, nouant des relations commerciales avec lui et fournissant, à maintes reprises et ostensiblement, une aide alimentaire à la population. Au mois de février 2003, le gouvernement vietnamien avait demandé que soit prolongé le plus longtemps possible le travail des inspecteurs en désarmement des Nations Unies (3). Dès avant la guerre, le 19 février, à l’appel du Parti communiste et du Front patriotique, une première manifestation avait eu lieu à Hanoi. Le voyage de trois jours, effectué par Fidel Castro au Vietnam, du 20 au 23 février derniers, avait été l’occasion d’une déclaration commune où le pays visiteur et le pays visité se montraient violemment opposés à la guerre et dénonçaient « l’Empire américain ». Depuis le début des hostilités, les manifestations et les déclarations hostiles à la guerre se sont multipliées dans la plupart des villes vietnamiennes à l’initiative des diverses instances officielles du pays. Cependant, diverses précautions ont été prises pour éviter les débordements. A Hanoi, le 24 mars dernier, le périmètre d’accès à l’ambassade des Etats-Unis était interdit aux manifestants.
Les autorités vietnamiennes ne se font toutefois pas d’illusion sur l’issue des combats. Un commentaire de l’agence vietnamienne officielle d’information, daté du 24 mars 2003, faisait remarquer que, avec l’énorme appareil militaire dont ils disposaient, les Etats-Unis remporteraient la victoire militaire – et ajoutait qu’ils ne pourraient éviter une défaite politique écrasante.