Eglises d'Asie

Des diplomates occidentaux sont venus rendre visite au patriarche du bouddhisme unifié dans un hôpital de Hanoi

Publié le 18/03/2010




Une lettres de 31 députés appartenant à divers groupes composant le Parlement européen (1), parmi lesquels Daniel Cohn Bendit, ont signé le 17 mars 2003, une lettre adressée au président de la République socialiste du Vietnam, Trân Duc Luong, ainsi qu’à d’autres personnalités politiques de haut niveau. La lettre demande aux autorités vietnamiennes de libérer au plus vite les deux plus hauts dignitaires du Bouddhisme unifié. La lettre rappelle que le patriarche Thich Huyên Quang, âgé de 86 ans et de santé chancelante, est détenu depuis 1982 sans procès ni motif tandis que son second, âgé de 75 ans, est en résidence surveillée dans le monastère Thanh Minh Thiên, privé de tout soin médical. La lettre exprime la crainte que le seul crime des deux religieux soit “leur attachement indéfectible et pacifique à la liberté religieuse et aux droits de l’homme tels que définis dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques que vous (les destinataires de la lettre) avez signé en 1982, date de l’arrestation du patriarche”.

La veille de la diffusion de cette lettre, on avait appris (2) que le patriarche Thich Huyên Quang, qui vient de subir une opération dans un hôpital de Hanoi (3), avait reçu, dans sa chambre d’hôpital, la visite d’un certain nombre de diplomates. Dans la matinée du 12 mars, deux membres de la délégation de l’Union européenne au Vietnam ainsi qu’un diplomate de l’ambassade des Etats-Unis à Hanoi sont venus s’entretenir avec lui. Selon des témoins, la conversation a été fréquemment interrompue par des employés de l’hôpital et, en dernier ressort, un médecin a demandé aux visiteurs de quitter les lieux. Ceux-ci ont obtempéré, non sans avoir auparavant invité le religieux à venir au siège de la délégation de l’Union européenne continuer l’entretien.

Trop faible pour se déplacer, le patriarche a, le lendemain, envoyé un de ses adjoints, le vénérable Thich Tuê Sy, répondre à l’invitation des diplomates. Celui-ci a été reçu par huit diplomates européens. Il a exposé les principaux sujets de préoccupation du Bouddhisme unifié au Vietnam. Il a évoqué la politique d’élimination du bouddhisme mise en ouvre par le gouvernement, au Nord depuis 1945 et au Sud depuis 1975. Le gouvernement, a dit le religieux, a essayé de transformer le bouddhisme en instrument du Parti communiste en créant une Eglise bouddhiste patronnée par lui et en mettant hors la loi le bouddhisme unifié qui a refusé ce contrôle d’Etat. Selon le religieux, les deux dirigeants du Bouddhisme unifié, le patriarche Thich Huyên Quang et le vénérable Thich Quang Dô, aujourd’hui détenus, n’ont enfreint aucune loi et devraient être soutenus et pris en charge par la communauté internationale. Enfin, le religieux a rappelé aux diplomates la nécessité de lutter pour la liberté religieuse au Vietnam.

A la suite de cette rencontre, l’après-midi du même jour, les diplomates européens étaient revenus rencontrer le patriarche et lui avaient promis de mettre en ouvre toutes leurs ressources pour obtenir sa libération aider le Bouddhisme unifié à recouvrer sa liberté d’activités religieuses.