Eglises d'Asie

L’Eglise catholique en Corée souhaite donner un nouvel élan aux communautés chrétiennes de base, mises en place au début des années 1990

Publié le 18/03/2010




Soutenir les efforts des diocèses et des paroisses dans leur tâche de fondation des “communautés chrétiennes de base” (CCB) et de leur adaptation à la mentalité coréenne. Tel est le programme que s’est donnée la Conférence des évêques catholiques de Corée. Selon le P. Francisco Chung Woll-ki, directeur de l’apostolat des laïcs à l’archidiocèse de Séoul, l’Eglise de Corée a, au début des années 1990, pris la décision de promouvoir les CCB aux niveaux diocésain et paroissial (1) mais, faute d’un plan d’action structuré et approuvé par tous, les efforts engagés ont tardé à porter du fruit. Après la Seconde assemblée générale de l’ASIPA (Asian Integral Pastoral Approach) (2), tenue à Bangkok, en Thaïlande, en octobre 2000, les responsables de l’action pastorale en Corée ont pris conscience de la nécessité de créer “une véritable structure” de promotion et de soutien des BCC.

Dans cette perspective, poursuit le P. Chung, pour une plus grande responsabilisation des laïcs, la Conférence des évêques catholiques de Corée, en 2002, a approuvé la création d’une “Association nationale des petites communautés pastorales”. Placée sous l’autorité de la Commission épiscopale pour l’évangélisation, son objectif est de mieux coordonner les actions des BCC. Elle a été créée le 13 février dernier à l’occasion d’une rencontre des représentants diocésains des BCC et placée sous la présidence du P. Chung. L’association a pour but de faciliter la coordination et les échanges tant sur le plan national qu’international dans le domaine de l’information, des ressources, des formateurs et du matériel de formation. Parce que la documentation, les manuels et les guides de réflexion sur l’Evangile étaient jusqu’à maintenant inspirés de ce qui se faisait à l’étranger, il s’est avéré qu’un gros travail restait à faire pour mieux aider les BCC à s’adapter au plus près à la mentalité coréenne.

Le P. Peter Bae Kyung-min, secrétaire général de la Commission pour l’évangélisation et membre de la Société des Missions Etrangères de Corée, a précisé que c’est le relativement faible taux de pratique des catholiques coréens – 30 % de pratique régulière – qui a poussé les évêques coréens à placer l’association sous la responsabilité de la Commission pour l’évangélisation. “Les BCC devraient pouvoir les aider à retrouver le chemin de l’Eglise par le biais des activités de quartier et des réunions de voisinage a-t-il déclaré.

Dans le diocèse d’Inchon, le P. Norbert Cha Dong-yeob, directeur de l’Institut pastoral diocésain, pour développer l’enracinement des BCC, a publié à leur usage un “Guide de lecture de la Bible” et a le projet de réaliser, dans les années à venir, d’autres publications sur divers sujets pastoraux. Dans le diocèse de Taejon, en février dernier, un manuel assez semblable à celui d’Inchon a été publié et récemment un stage de trois jours pour 140 animateurs de BCC a été organisé. Ce stage, le premier du genre dans le diocèse, devrait être reconduit dorénavant deux fois par an.

Pour le P. Pius Kawk Seung-ryong, directeur du la Pastorale du diocèse de Taejon et expert en théologie dogmatique, les BCC devraient être des “communautés de communion” de type familial et travailler en collaboration étroite avec l’apostolat diocésain des familles. Selon lui, la famille est “l’unité de base d’une petite communauté et une petite communauté est elle-même composée de familles”. Pour le P. Chung, si le prêtre est au cour de la communauté paroissiale, dans les BCC, ce sont les laïcs qui sont moteurs.

La troisième Assemblée générale de l’ASIPA se tiendra à Séoul du 2 au 9 septembre 2003.