Eglises d'Asie – Corée du sud
Les responsables diocésains de la pastorale des immigrés demandent à la Conférence épiscopale de s’engager pour mieux coordonner leur travail à l’échelon national
Publié le 18/03/2010
L’évêque a demandé aux délégués de proposer des mesures concrètes afin d’obtenir une vision d’ensemble et de pouvoir harmoniser les actions entreprises au service des travailleurs migrants. Il a rappelé qu’en octobre 2002, lors de leur dernière assemblée plénière, les évêques avaient décidé qu’il était temps d’insister davantage sur la pastorale des travailleurs immigrés en Corée du Sud, principalement des Bangladais, des Pakistanais, des Philippins et des Vietnamiens (2).
Les délégués ont répondu en suggérant aux évêques la mise sur pied d’un bureau et d’une équipe travaillant à plein temps pour coordonner les orientations et proposer des sessions de formation à l’intention des aumôniers et des laïcs engagés dans cet apostolat. Mgr Kang a alors expliqué que, dans le passé, la Commission épiscopale pour les migrants s’était surtout attachée au service des catholiques coréens vivant à l’étranger et que lui-même, un prêtre et une religieuse avaient travaillé à cette tâche. Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, les évêques coréens ont compris qu’il est temps de mettre en ouvre une action dirigée non seulement vers les Coréens émigrés mais aussi vers les immigrés présents en Corée du Sud.
Theresa Kim Hyun-suk, qui travaille depuis neuf ans auprès d’immigrants étrangers, s’est dite très heureuse de l’attitude des évêques coréens, tout en regrettant son caractère « un peu tardif ». Ouvrant auprès d’un organisme du diocèse de Suwon dédié au service des travailleurs étrangers, elle a souligné combien les travailleurs étrangers sont désormais présents au cour de l’économie coréenne. Selon elle, les 30 000 immigrés vivant à Suwon et ses alentours représentent 20 % de l’ensemble de la main-d’ouvre locale. Parmi eux, 4 000 sont catholiques. Tous se déplacent sans cesse au gré des offres d’emploi, ce qui, a encore souligné Theresa Kim, « confirme l’urgence d’une pastorale appropriée à leur situation ». Elle a suggéré que les évêques demandent, au nom de l’Eglise de Corée, que des prêtres étrangers viennent se mettre au service des ressortissants de leurs pays respectifs.
Selon le P. Andrew Hur Yun-jin, président de la Commission pour la pastorale du travail de l’archidiocèse de Séoul, cette première rencontre a confirmé « l’option pour les pauvres » choisie par l’Eglise de Corée et a donné l’occasion à tous ceux qui sont à leur service de se faire entendre. Les travailleurs étrangers, a-t-il expliqué, demandent à l’Eglise de ne pas être considérés par elle comme des « objets » qui ont besoin d’aide mais comme des êtres humains qui ont des problèmes à résoudre afin de participer en toute légalité à la vie sociale du pays.
Pour Anna Lee Kyung-nam, 29 ans, active au Bureau du service du travail de l’archidiocèse de Séoul, la création d’un organisme qui puisse parler d’une seule voix au nom de l’Eglise et au service des travailleurs immigrés serait un « puissant vecteur d’influence sur le gouvernement ».