Eglises d'Asie – Inde
Bihar : en réponse à la requête des chrétiens, le gouvernement de l’Etat déclare le Vendredi Saint fête chômée pour tous
Publié le 18/03/2010
Mgr Benedict John Osta, en compagnie d’autres dirigeants chrétiens, avait rencontré le 5 avril dernier les deux plus hauts dirigeants de l’Etat du Bihar pour leur demander de bien vouloir classer le Vendredi Saint parmi les jours fériés pour toute la population. La ministre-présidente de l’Etat, Rabri Devi, et son époux, Prasad Yasa, responsable du Rashtriya Janata Dal (Parti national du peuple), détenteur du pouvoir dans l’Etat, ont fait très bon accueil à la délégation et considéré favorablement la requête présentée (1). En proposant le décret à ses ministres, la ministre-présidente aurait déclaré : “Si nous ne l’adoptions pas, la fraternité des chrétiens serait trahie et ignorée.”
Des prêtres de l’Etat ont fait remarquer combien cette initiative des autorités était exceptionnelle. Le P. Michel, président du forum des prêtres du diocèse de Betthiah, a déclaré que le geste du gouvernement ne pouvait que renforcer la confiance que les chrétiens lui portaient. En effet, dans le Bihar, les chrétiens ne constituent qu’une minorité très faible numériquement. Selon les statistiques officielles, les chrétiens sont au nombre de 850 000, au sein d’une population de 86 millions d’habitants dont 71 millions adhèrent à l’hindouisme et 12 millions à l’islam.
La décision du gouvernement du Bihar revêt pour la minorité chrétienne de nombreux avantages. Une catholique enseignante dans une école publique a expliqué qu’avant le nouveau décret, elle ne pouvait s’absenter de son école le Vendredi Saint, même en profitant du jour férié restreint. Seule enseignante de son modeste établissement, elle aurait été obligée de le fermer, ce qui est illégal. Le P. Fulgence Tigga, prêtre local, voit dans la transformation du Vendredi Saint en une fête chômée par tous une occasion sans pareille d’évangélisation sans qu’il soit besoin de prêcher ou d’élever la voix. En effet, la plupart des hindous ou musulmans cultivés connaissent Noël parce que c’est une fête chômée. Désormais, ils vont être obligés de demander la raison pour laquelle le Vendredi Saint est aussi une fête chômée. Il a cité le cas d’un proviseur de collège hindou qui avait décidé de participer cette année aux cérémonies du Vendredi Saint pour se rendre compte par lui-même de la nature de cette fête.