Eglises d'Asie

Cette année, avec quarante nouveaux baptisés lors de la nuit de Pâques, le nombre des catholiques en Mongolie a fait un bond de 25 %

Publié le 18/03/2010




En Mongolie, cette année, le baptême de quarante personnes lors de la nuit pascale a fait faire un bond de 25 % au nombre des catholiques de ce pays. Avec ces quarante nouveaux baptisés, les trois paroisses d’Oulan-Bator réunies comptent maintenant 177 catholiques. Selon Maralhuu, une catéchiste de la paroisse de Notre-Dame-de-l’Assomption, les baptêmes avaient été précédés de deux veillées de prière pour les vingt-neuf catéchumènes – vingt-trois Mongols et six Coréens – qui ont été baptisés dans sa paroisse. Ces veillées constituaient l’ultime temps de préparation au baptême après deux années d’étude du catéchisme. Ces nouveaux baptisés étaient trois nourrissons, seize enfants et dix adultes. Le plus jeune d’entre eux était âgé de quatre mois. Selon Maralhuu, ces baptêmes d’enfants sont significatifs dans la mesure où ils indiquent que, dix ans après la fondation de la mission catholique en Mongolie, les premiers jeunes catholiques du pays ont maintenant fondé leurs propres familles (1). « Nous voudrions former une vraie belle famille catholique a déclaré Zolzayaa, mère d’un nouveau baptisé de 5 ans, qui travaille à un centre catholique de soins aux enfants des rues ainsi qu’à un hôpital psychiatrique où elle s’occupe d’enfants mentalement handicapés.

« L’école de la charité » est le nom du programme de catéchèse en vue du baptême. Il est suivi en ce moment par une cinquantaine de catéchumènes divisés en quatre groupes d’âge : les moins de 10 ans, les 10 à 12, les 12 à 16 et les plus de 16 ans. D’après Zolzayaa, la plupart sont des adolescents et de jeunes adultes.

Dans la deuxième paroisse d’Oulan-Bator, la paroisse St Pierre St Paul, dix catéchumènes avaient suivi une retraite de trois jours en dehors de la capitale pour se préparer au baptême. A propos des deux années de catéchisme obligatoire, le prêtre de la paroisse, le P. Pierre Kasemuana a expliqué : « Nous pensons qu’il ne faut pas se presser.Les aspirants au baptême doivent avoir le temps et l’occasion de participer à la vie paroissiale avant de prendre l’ultime décision. » Les deux années de catéchisme comprennent non seulement un enseignement sur la foi, la liturgie et la Bible mais aussi sur l’action sociale et les services d’Eglise. Le prêtre a précisé que les catéchumènes participaient déjà à plusieurs actions comme l’aide aux sans abri et la visite des malades. Il a reconnu cependant que le rôle de parrain et marraine était encore difficile pour la plupart d’entre eux, jeunes catholiques, qui avaient encore à approfondir leur foi. Ce rôle d’accompagnement est particulièrement important pour Sergei, 16 ans, et son parrain, Enhee, qui, tous deux, aspirent au sacerdoce.

La paroisse du Bon Pasteur, quant à elle, inaugurée il y a juste un mois (2), n’a compté qu’un seul baptême, celui d’un nouveau-né dont les parents sont membres actifs de la nouvelle paroisse. Selon le P. Kasemuana, les limites géographiques des paroisses n’ont pas encore été fixées et par conséquent « pour le moment il est difficile de déterminer à quelle paroisse appartiennent les 177 nouveaux catholiques, sans compter les centaines de pratiquants non encore baptisés ». Les trois prêtres de la paroisse, les PP. Kasemuana, Stephen King et Félicien Kadiebue, se rencontrent régulièrement pour coordonner liturgie, prières paraliturgiques et catéchèse. « Ce qui aidera les fidèles à comprendre l’unité qui existe entre les trois paroisses. »

Commentant ces baptêmes pour l’agence Fides, le P. Wenceslas Padilla, préfet apostolique de Oulan-Bator, a déclaré qu’il était « très heureux parce que la communauté chrétienne de Mongolie [s’était] enrichie de nouveaux membres. Aujourd’hui, beaucoup plus de gens, dans le pays, s’intéressent à la foi catholique. La possibilité d’un voyage du pape attire de plus en plus l’opinion publique (3). Il y a une confiance plus grande envers nous : les personnes m’arrêtent dans la rue et me reconnaissent comme représentant de l’Eglise. Dans le passé, il y avait une certaine honte à se déclarer membre d’une religion qui n’était pas le bouddhisme. A présent, la population mongole est plus consciente, elle a une plus grande ouverture et une plus grande confiance à notre égard. On voit croître aussi le désir de faire partie active de l’Eglise : les nouveaux baptêmes en sont un témoignage évident ». En Mongolie, on attend la confirmation officielle d’un éventuel voyage du Saint-Père, a-t-il ajouté. « Ce serait un événement inoubliable ! Comme Eglise locale, nous avons déjà prévu quatre commissions qui s’occuperont de l’organisation de tous les aspects du voyage : programme, liturgie, logistique, rapports avec les moyens d’information, culture. Nous sommes prêts à agir. Nous hâtons la construction de la nouvelle église Saint Pierre et Saint Paul, la première véritable église de Oulan-Bator, qui devrait être terminée au mois de juillet prochain. Deux cents ouvriers y travaillent avec acharnement. Nous espérons que le Saint-Père pourra nous faire le don de sa présence, de sorte qu’il puisse l’inaugurer en personne. »