Eglises d'Asie – Corée du sud
Devant le nombre grandissant des non-pratiquants, un diocèse coréen expérimente la partition de certaines grosses paroisses en communautés plus petites
Publié le 18/03/2010
Le P. Kang a indiqué qu’au cours d’un conseil presbytéral tenu en 2001, les prêtres de Cheongju avaient été unanimes pour affirmer qu’une grosse paroisse devait nécessairement être divisée en communautés plus petites d’environ 1 500 personnes pour que le travail pastoral soit plus proche des paroissiens. Ainsi, en janvier dernier, les 4 600 paroissiens de la paroisse de Poktae-dong ont été répartis en deux nouvelles paroisses, à titre expérimental et pour une année, à l’issue de laquelle le diocèse évaluera les résultats de l’expérience. Le P. Antonio Kang Sung-ho, le responsable de la nouvelle paroisse de Gaesin-dong issue de cette partition, évalue à 70 % le nombre de ses paroissiens non pratiquants. Bien que sa nouvelle communauté ne compte plus que 450 personnes, il anticipe un fort accroissement du nombre des catholiques sur le territoire de sa paroisse, de nouveaux immeubles étant en construction dans son secteur ; en 2005, la population devrait atteindre les 15 000 habitants, dont, sans doute, 10 % de catholiques. Après quatre mois d’expérience, le P. Antonio Kang se dit en droit d’attendre de bons résultats même si, pour l’instant, de « grands changements » ne se sont pas encore produits. Avec ce nombre relativement restreint de paroissiens, le prêtre dit pouvoir prendre contact chaque jour avec un ou plusieurs non-pratiquants connus de lui. Il avoue que ces premières visites ne sont pas faciles parce que les gens ne désirent pas s’exprimer, mais qu’après plusieurs rencontres, certains retrouvent le chemin de l’Eglise.
La nouvelle paroisse n’a pas de lieu de culte et les paroissiens utilisent toujours l’église de Poktae-dong pour la messe dominicale. Les messes de semaine sont célébrées dans la maison d’un paroissien. A la construction, une église de 300 places assises coûte 1,5 milliards de wons (1,1 millions d’euros). Pour l’heure, le P. Antonio Kang réside dans un appartement privé mais, dit-il, grâce à la messe célébrée chaque jour chez un paroissien, il a maintes occasions de rencontrer les uns et les autres et de faire connaissance.
Le P. Pius Shin Soo-keun, le curé de la paroisse de Poktae-dong, est d’accord pour dire que, dans une très grosse paroisse, les prêtres ne pouvant pas s’occuper de tous leurs paroissiens, ceux-ci s’éloignent progressivement de l’Eglise. Il pense, lui aussi, que « l’organisation de paroisses plus petites » pourrait être une solution à cette difficulté.
Quant au P. Felix Kang, le responsable de la pastorale du diocèse, il déclare que la seule réelle difficulté de ces partitions est financière. Diviser une paroisse en deux ou trois coûte près de 2,5 milliards de wons. Le diocèse possède un personnel suffisant, « assez de prêtres pour prendre en charge un certain nombre de nouvelles paroisses », puisque le diocèse comporte 111 prêtres pour 55 paroisses et 68 chapelles en secteurs missionnaires.
Alors que le P. Antonio Kang pense à construire, le P. Felix Kang projette quant à lui de « louer un bâtiment comme lieu de culte » pour la nouvelle paroisse de Gaesin-dong, ce qui résoudrait le problème financier. Il a calculé qu’une location ne coûterait pas le dixième de ce que coûterait la construction d’une église. Le responsable de la pastorale diocésaine a également confié que si l’expérience de cette partition se révélait positive, les quatre paroisses de plus de 4 000 catholiques que compte le diocèse, seraient divisées en petites communautés paroissiales de 1 500 personnes.