Eglises d'Asie – Indonésie
Florès : malgré leurs propres difficultés, des musulmans ont aidé des catholiques, victimes de récentes inondations et coulées de boue
Publié le 18/03/2010
Les fortes pluies qui sont tombées du 31 mars au 2 avril derniers dans la région de Ende y ont fait d’importants dégâts. Dans le village le plus touché, Ndetubawa, à Roworeke, à l’est de la ville de Ende, on a compté 29 morts et des centaines de personnes, toutes catholiques, ont été déplacées. Fatayat Ende et un groupe appartenant à la grande mosquée de Nurul Hidyat ont distribué cent kilos de riz, trois sacs de vêtements et de la nourriture pour les gens sinistrés de Ndetubawa. La branche régionale de la Nahdlatul Ulama ainsi que des commerçants musulmans ont eux aussi donné des vêtements, des vivres et de l’argent. Selon Roja, les donations continuent d’arriver parce que “les musulmans se sentent concernés par ceux qui ont perdu des membres de leur famille et vu leur maison détruite”.
Selon Djamal Humris, homme politique musulman à Ende, la solidarité qui a suivi le désastre a été un dialogue de vie “favorisant la compréhension mutuelle et inscrivant dans des actes ce qui était jusqu’ici resté au niveau du discours”. Humris a précisé que des musulmans avaient eux-mêmes bénéficié de l’aide de la part de catholiques par l’intermédiaire de la Commission pour le développement économique et social du diocèse de Ende. Il a rappelé que des catholiques avaient donné une grosse somme d’argent par le truchement du quotidien Flores Pos pour permettre l’opération chirurgicale d’une femme musulmane en 2000. Ces actes concrets de coopération renforcent les relations interreligieuses au point que des forces venues de l’extérieur ne réussiraient pas à les faire s’opposer comme c’est le cas ailleurs en Indonésie, a-t-il estimé (2).
Les protestants sont eux aussi venus en aide aux victimes catholiques de Ende. Marthin Neno, protestant et responsable de l’entraide sociale régionale, a déclaré que les gens, dans ces conditions d’extrême détresse, “ne voyaient plus qu’on appelle religion, mais , ce qui libère les hommes”.