Eglises d'Asie

Goa : l’Eglise catholique approuve un projet du gouvernement destiné à débarrasser le bord des routes des croix et autres symboles religieux

Publié le 18/03/2010




L’Eglise catholique de Goa soutient dans son ensemble un projet de loi élaboré par le gouvernement, qui devrait fait disparaître un certain nombre de croix et autres symboles religieux édifiés illégalement sur le bord des routes de l’Etat. Le projet a été présenté le 21 avril par le ministre-président Manohar Parrikar au parlement de Goa où la majorité actuelle est formée par une coalition conduite par le parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party (Parti du peuple indien, BJP). Lors de cette présentation, la plus haute autorité de Goa qui appartient à un parti d’idéologie nationaliste hindoue, avait demandé à l’Assemblée d’autoriser le gouvernement à démolir les superstructures religieuses illégales et s’était engagé à maintenir celles qui jouissaient d’une reconnaissance légale.

Par l’intermédiaire de son porte-parole, le P. Olavo Velho Pereira, l’archevêché de Goa a fait connaître son accord : “Nous sommes, a-t-il dit, en faveur du projet gouvernemental, destiné à débarrasser les bas-côtés des routes des diverses superstructures religieuses, à condition que cette mesure ne concerne pas seulement les croix.” Selon les statistiques officielles, à l’intérieur du territoire de l’Etat estimé à 3 702 km , tout au long des 4 999 km. de route goudronnée, il existe quelque 4 000 superstructures religieuses, à savoir des croix, des petits sanctuaires musulmans, des constructions religieuses hindoues. Le porte-parole du diocèse a fait aussi remarquer qu’un certain nombre de croix sont vieilles de plusieurs siècles, plus anciennes même que les routes sur le bord desquelles elles s’élèvent aujourd’hui. Beaucoup d’entre elles possèdent une valeur historique et artistique inestimable et doivent être préservées à tout prix, en les déplaçant dans un autre endroit si cela est nécessaire.

Le représentant du diocèse a cependant reconnu qu’il était anormal que les catholiques construisent des calvaires presque à chaque virage ce qui gêne considérablement le trafic automobile. Ces constructions illégales, a-t-il ajouté, sont devenues peu à peu des espèces des chapelles en plein air. Les individus ou les groupes qui les avaient édifiées ont persuadé le prêtre du lieu de les bénir puis l’ont obligé à venir y dire la messe. Il y a quelque temps encore, la population considérait qu’il était obligatoire que le prêtre vienne y célébrer l’eucharistie, ce qui est en contradiction avec le droit canon qui spécifie que l’eucharistie doit être célébrée dans un lieu sacré et convenable.

Ce projet de loi a donné lieu à certains autres commentaires qui ont essayé d’apporter des raisons plausibles à la multiplication des symboles religieux sur le bord des routes goanaises. Certains ont fait remarquer qu’en réalité, ces croix avaient été élevées dans des portions de route propices aux accidents dans l’intention superstitieuse d’en diminuer le nombre. Par ailleurs, les propriétaires de boutiques établies sur le bord de la route et risquant la démolition à la suite de projets d’élargissement des voies publiques par le gouvernement, font construire sur ces lieux des monuments religieux, dans l’espoir que les autorités hésiteront à s’en prendre à elles par peur de l’opinion publique.