Eglises d'Asie – Indonésie
Moluques : l’évêque catholique d’Amboine a, une nouvelle fois, rappelé que l’Eglise n’a rien à voir avec les partisans de la République des Moluques du Sud
Publié le 18/03/2010
En fait, dès le 14 avril dernier, soit onze jours avant la date-anniversaire où les partisans de la RMS se sont à nouveau manifesté en hissant les drapeaux de leur mouvement, écrasé par les autorités indonésiennes après avoir, en 1950, proclamé l’indépendance de la province, Mgr Mandagi avait lancé un appel aux Moluquois, musulmans comme chrétiens, leur enjoignant de rester unis dans la république d’Indonésie. L’évêque d’Amboine craignait que la date du 25 avril et la levée des couleurs de la RMS ne soient utilisées pour provoquer un regain de tensions entre communautés, le mécontentement étant général face au peu de progrès dans le domaine économique depuis la conclusion des accords de Malino II, accords signé en février 2002 et qui ont ramené la paix civile aux Moluques (2).
Selon le chef de la police à Amboine, sur les trois cents personnes arrêtées le 26 avril, 129 ont été inculpées de trahison et risquent pour cela une peine allant jusqu’à vingt ans de prison. Selon les observateurs, si le nombre de drapeaux de la RMS hissé cette année le 25 avril a été particulièrement nombreux, cela ne signifie pas pour autant que la cause indépendantiste soit populaire. En visite les 28 et 29 avril dans la province, le ministre des Affaires sociales, Yusuf Kalla, a estimé que la très grande majorité des musulmans et des chrétiens des Moluques ne soutenaient pas l’idée de l’indépendance et n’étaient pas partisans du Front de souveraineté des Moluques (FKM, Front Kedaulatan Maluku) dont les deux principaux leaders ont été condamnés à trois ans de prison ferme en janvier dernier (3). Le ministre, constatant que la guerre civile était finie, a déclaré aux Moluquois que leur avenir était désormais entre leurs mains. Sans promettre un soutien gouvernemental particulier, il a ajouté qu’il ne voyait pas d’obstacle au retour des réfugiés dans leurs villages.