Eglises d'Asie

A l’occasion de la fermeture des écoles pour cause d’épidémie de SRAS, les autorités se sont a-perçues que dix-huit jardins d’enfants – dont cinq catholiques – fonctionnaient sans autorisation

Publié le 18/03/2010




Pour lutter contre la propagation de la pneumonie atypique (SRAS) qui, à la date du 26 mai dernier, a causé la mort de trente et une personnes à Singapour, tous les établissements d’éducation, depuis les jardins d’enfants jusqu’aux universités de premier cycle, ont été fermés par le gouvernement. La fermeture forcée a duré du 27 mars au 16 avril. A cette occasion, le ministère de l’Education a découvert que dix-huit jardins d’enfants – dont cinq gérés par des paroisses catholiques – n’avaient pas été agréés officiellement. Ces établissements ont été sommés de cesser leurs activités. Parmi les cinq jardins d’enfants catholiques, l’un au moins fonctionnait depuis quarante ans.

Le ministère a demandé que ces dix-huit établissements non agréés “fassent les démarches nécessaires pour répondre aux conditions de sécurité et d’hygiène indispensables pour obtenir une licence”. Cependant, une autorisation temporaire a été accordée aux jardins d’enfants conformes aux normes officielles d’hygiène et de sécurité. Sur les cinq établissements catholiques, quatre ont pu ouvrir dès 16 avril avec des licences temporaires, valides jusqu’à la fin juin.

Le ministère de l’Education a déclaré le 19 avril qu’il “voulait renforcer les normes d’hygiène et de sécurité dans les jardins d’enfants” en expliquant que les conditions d’obtention de la licence étaient “cruciales en période d’épidémie quand les problèmes de santé et d’hygiène devenaient aigus”. Outre la certification d’hygiène et de sécurité obtenue auprès de différents services gouvernementaux, l’obtention d’une licence exige aussi la présentation d’un programme pédagogique adapté au développement de l’enfant et d’un personnel enseignant compétent.

Grace Lazaroo, directrice d’une des écoles maternelles concernées, le jardin d’enfants de Notre Dame du perpétuel secours, ouvert il y a quarante ans, a expliqué qu’il lui fallait contacter plusieurs services pour obtenir cette licence. Les inspections matérielles sont terminées depuis le 18 mai. Les installations de la cuisine et des sanitaires ont été modernisées et l’ouverture d’une sortie de secours vient d’être pratiquée en même temps que les travaux de rénovation de l’église adjacente aux bâtiments de l’école. Seul le jardin d’enfants de la paroisse de la Sainte Trinité, ouvert il y a dix ans, n’a pas obtenu à ce jour de licence temporaire, mais, selon le P. Eugène Vaz, l’administrateur de la paroisse, la procédure suit son cours et “se fera par étapes”.

A Singapour, le ministère de l’Education recense un total de 437 jardins d’enfants. Vingt des vingt-sept paroisses du diocèse animent des écoles maternelles, ouvertes à tous les enfants, sans distinction de race ou de religion. Certains parents, désemparés, ne savaient plus quoi faire quand les jardins d’enfants ont fermé leurs portes. D’autres furent choqués d’apprendre que des écoles pourtant anciennes n’avaient pas de licence. “Ma fille aînée, qui a maintenant 14 ans, a passé toutes ses années préscolaires au jardin d’enfants de Notre Dame du perpétuel secours. Qui aurait pensé que le gouvernement ignorait l’existence de cet établissement ?”, a commenté un parent d’élèves.