Eglises d'Asie – Corée du sud
Ensemble, des ordres religieux réfléchissent à la façon d’introduire les laïcs aux formes spécifiques de leur spiritualité particulière
Publié le 18/03/2010
Les rencontres, qui se sont tenues les 22 avril et 13 mai, avaient été organisées à la suite d’une décision de la Conférence coréenne des supérieurs majeurs des instituts religieux masculins. Trois étaient présents en avril, les franciscains (OFM), les marianistes et les jésuites et deux autres se sont joints à eux en mai. Le P. Kim a expliqué que les religieux avaient prévu une rencontre mensuelle et qu’en juin, ils étudieraient comment guider des instituts séculiers en s’inspirant des instituts séculiers franciscains.
En novembre dernier, a souligné le P. Kim, les supérieurs avaient reconnu au cours de leur assemblée générale que dans une société moderne “le meilleur service que pouvaient rendre les religieux était d’ordre spirituel”. Selon lui, les prêtres diocésains, qui représentent la plus grande part du clergé coréen, ont pris en charge l’Eglise dans son développement mais “paroisses et diocèses sont loin de satisfaire la soif de spiritualité des laïcs”. Il a ajouté qu’un prêtre de paroisse, avec un grand nombre de personnes à sa charge, était mieux formé à administrer une paroisse qu’à lui insuffler une spiritualité.
Pour le P. Timothy Kim Tae-oh, marianiste, un des participants à ces rencontres, le diagnostic est correct et les ordres religieux, riches de traditions spirituelles diverses, ont un rôle à jouer envers les laïcs, pour les aider à vivre une vie de foi plus autonome et moins exclusivement dépendante des curés de paroisse (1).
Luzia Kang Young-ok, chercheur à l’Université catholique de Corée, juge positive l’initiative des ordres religieux. Selon elle, les diocèses en tant qu’organisations représentatives de l’Eglise s’inquiètent beaucoup des programmes de formation et de ressourcement de leurs prêtres mais beaucoup moins des besoins des laïcs. Aujourd’hui, nombre de Coréens se tournent vers le bouddhisme pour répondre à leur quête spirituelle mais, dans les années 1990, souligne Luzia Kang, docteur en théologie dogmatique, c’était vers le catholicisme que les gens se tournaient. Elle a aussi souligné que la plupart des sessions de renouvellement spirituel proposées par les diocèses attiraient peu de monde alors que les gens se rendent en foule aux sessions proposées par les franciscains ou par d’autres instituts religieux.
Pour le P. Bernard Tschang In-san, prêtre diocésain du diocèse Cheongju et directeur spirituel de l’université catholique de Taejon, l’analyse, si elle est juste, ne doit pas être poussée à l’extrême. « Notre Eglise se trouve dans un processus de croissance, fait-il remarquer. Savoir qui, en son sein, rencontre le plus de succès n’est pas le problème.” Religieux et prêtres diocésains doivent “s’asseoir ensemble” pour voir comment aider les chrétiens dans leur vie spirituelle. Dans cette perspective, a-t-il ajouté, l’initiative des ordres religieux est la bienvenue.