Eglises d'Asie – Philippines
Les manouvres en vue des élections présidentielles de mai 2004 ayant commencé, le cardinal Sin a dû démentir avoir demandé à la présidente Arroyo de se représenter devant les électeurs
Publié le 18/03/2010
Selon le quotidien philippin, la présidente aurait répondu au cardinal en lui reconnaissant une “voix prophétique”. Commentant le “scoop” du Philippine Daily Inquirer, Mgr Socrates Villegas, évêque auxiliaire de Manille, a relancé les spéculations en déclarant le 5 juin que le cardinal pensait que “les gens de bien, ceux qui sont honnêtes, sincères et qui se consacrent à servir le pays, doivent être encouragés à se présenter (devant les électeurs) pour exercer des responsabilités publiques”.
Cependant, un communiqué du Bureau des communications de l’archidiocèse de Manille a mis officiellement un terme à la rumeur. Le cardinal Sin y était cité, déclarant : “Je n’appuie personne. Je laisse l’électorat libre de son jugement. (.). Au fond de mon cour, je sais que la présidente peut ne pas être l’unique bon candidat pour le poste. Il peut y en avoir d’autres.” Selon le communiqué, le cardinal donnera sa bénédiction “à tous ceux parmi les gens de bien” dont il pense qu’ils serviront les Philippins “avec dévouement, altruisme et probité”. L’essence de la démocratie, a ajouté le cardinal, est que les électeurs puissent choisir “intelligemment” parmi un large éventail de candidats.
Selon les derniers développements de la scène politique locale, l’opposition à la majorité en place choisirait de présenter à la course à la présidence soit le sénateur Panfilo Lacson, ex-responsable national de la police sous Estrada, soit Fernando Poe Jr., acteur très populaire de films d’action. Proche d’Estrada, Eduardo Cojuangco, patron de la San Miguel Corporation, un des plus importants conglomérats philippins, réfléchirait également à une éventuelle candidature. Dans un “Message à la nation daté du 2 juin dernier et rédigé en tagalog, Joseph Estrada a accusé le clan des riches, des intérêts particuliers, des médias aux ordres, de quelques généraux et du “prince de l’Eglise le cardinal Sin sans doute, d’avoir organisé son éviction de la présidence et d’avoir privé “le peuple philippin” d’une élection propre.