Eglises d'Asie

Le nouvel ambassadeur de Corée du Sud près le Saint-Siège est un universitaire, ancien professeur d’un institut de théologie pour laïcs

Publié le 18/03/2010




Bosco Seong Youm, le nouvel ambassadeur de Corée du Sud près le Saint-Siège, n’est pas un diplomate de carrière mais un universitaire catholique de renom. Professeur de philosophie médiévale à l’université catholique Sogang de Séoul, animée par les jésuites, il est aussi ancien directeur de l’institut de théologie pour laïcs Woori. Traducteur en coréen de plus d’une centaine d’écrits relatifs à l’enseignement de la doctrine chrétienne, Bosco Seong Youm est parti pour Rome le 18 juin dernier.

Précisant que sa nomination avait été préparée par le président Roh Moo-hyun en concertation avec les autorités de l’Eglise, le nouvel ambassadeur, âgé de 59 ans, a souligné devant la presse que son rôle serait surtout de renforcer les relations entre la Corée du Sud et le Saint-Siège. Interrogé sur le soutien accordé par la Corée du Sud à l’Amérique dans le conflit irakien, une guerre que le pape a tout fait pour éviter, Bosco Seong a répondu qu’en tant qu’ambassadeur il avait, avant tout, à soutenir le pays qu’il représentait.

Bosco Seong Youm est un ancien directeur de l’Institut théologique Woori, géré par des laïcs (1). Président de l’Association des professeurs catholiques de Corée, il est un des administrateurs du Comité catholique pour la défense des droits de l’homme. Docteur de l’Université pontificale salésienne où il a étudié de 1981 à 1986, il est l’auteur de plusieurs manuels pour l’étude du latin. Parmi la centaine d’ouvrages traduits en coréen et ses récents travaux sur St Augustin, l’un d’entre eux lui a causé des ennuis, à l’époque du régime militaire. Dans les années 1970, en effet, sous la dictature du président Park Chung-hee, il avait été convoqué par l’Agence centrale des renseignements pour sa traduction du livre du P. Gustavo Gutierrez : « Une théologie de la libération ». Le nouvel ambassadeur près le Saint-Siège a expliqué à la presse qu’il avait fait cette traduction pour que les Coréens comprennent que Jésus, et non le seul Karl Marx, offrait une solution aux problèmes de société. Ce qui était aussi une façon pour lui de protester contre la dictature et les difficultés sociales et économiques de la Corée du Sud de l’époque. Il a également exprimé sa reconnaissance à l’égard du Saint Siège pour le « soutien spirituel » accordé au peuple coréen dans sa quête de la démocratie durant la période de dictature. Bosco Seong Youm parle couramment l’italien ; il est marié à une théologienne méthodiste et son fils est un religieux salésien.