Eglises d'Asie – Corée du sud
Les évêques coréens demandent aux catholiques de continuer à soutenir une institution caritative catholique en difficulté
Publié le 18/03/2010
La Commission épiscopale a déclaré dans un communiqué qu’elle espérait que Kkottongne serait lavée de tout soupçon et que le public continuerait à lui accorder son soutien. L’institution anime deux établissements, l’un à Eumseong, dans le diocèse de Cheongju, l’autre à Gapyeong, dans le diocèse de Chunchon. Le P. Oh, prêtre du diocèse de Cheongju, a fondé l’institution en 1976. Ce prêtre, très connu, a reçu, en 1996 le prix Ramon Magsaysay pour son action sociale, un prix décerné chaque année en Asie pour mettre en valeur une action sociale particulière et qui est considéré comme étant en quelque sorte un Prix Nobel asiatique.
Le P. Oh a quitté « de façon permanente » le poste de directeur de l’institution en février dernier après que les autorités eurent ouvert une enquête pour vérifier certaines rumeurs l’accusant de détournement de fonds. Le ministère public aurait, dit-on, découvert que le prêtre avait déposé plus d’un milliard de wons (800 000 euros) sur le compte bancaire de son frère et qu’il se serait servi des noms de parents proches pour acheter des terrains autour du Kkottongne et de Eumseong. Un représentant de l’autorité judiciaire de Chungju a déclaré à la presse, le 16 juin, que Chung-jin, le frère, propriétaire d’une société de terrassement, était accusé d’avoir surfacturé le coût des terrassements d’un des bâtiments de Kkottongne en 1996. Il aurait également empoché entre 10 et 30 millions de wons de bénéfice en 1997 en poussant l’institution à acheter un terrain à un prix plus élevé que celui du marché. Chung-jin a été arrêté sur commission rogatoire et l’enquête est en cours.
Le communiqué de la Commission sociale exprime la peine des évêques de voir le doute et les critiques s’abattre sur Kkottongne, institution catholique reconnue. Les évêques disent vouloir sincèrement voir ce « scandale » très vite dissipé et le soutien de tous continuer. Ils entendent que la loi s’applique à chacun avec justice et « espèrent » que le ministère public y veillera attentivement. Selon le Frère Matthew Park Young-sik, responsable des relations publiques à Kkottongne, le juge finira par conclure à l’innocence de Oh Chung-ji « qui n’a pas pu nous trahir pour de l’argent ». Fr. Park fait partie de la Congrégation des Frères de Jésus de Kkottongne, fondée par le P. Oh dont les statuts ont été approuvés en 1986. Il a affirmé également que le prêtre était étranger aux délits dont son frère était accusé. Il a expliqué que la plupart des affaires traitées à Kkottongne avaient été approuvées et conduites par les responsables des divers services qui composent l’institut et non par le P. Oh.
Le premier village Kkottongne, ouvert par le P. Oh en 1976 à Eumseong, abrite aujourd’hui quelque 3 000 handicapés et personnes âgées en situation précaire, sans compter les bénévoles. En 1992, un second village a été bâti à Gapyeong où résidents et personnel sont au nombre de 2 000.