Eglises d'Asie – Mongolie
Selon un missionnaire sud-coréen, les temps sont mûrs pour voir émerger des vocations sacerdotales ou religieuses parmi les Mongols
Publié le 18/03/2010
La veille du 11 mai dernier, Journée mondiale de prière pour les vocations, le P. Kim avait informé les enfants fréquentant sa paroisse ainsi que ceux inscrits dans les classes de préparation au baptême qu’il donnerait le lendemain un enseignement sur les vocations religieuses et sacerdotales. Escomptant la présence de seulement une poignée d’enfants, il fut grandement surpris de voir le lendemain soixante enfants, âgés de 7 à 18 ans, se presser pour entendre ce qu’il avait à leur dire. “Cela a été un choc pour moi de voir qu’ils étaient si nombreux rapporte-t-il. Sept sur dix étaient des filles et seulement dix d’entre eux étaient baptisés. “Ils ne savaient pas grand-chose de la vocation religieuse mais ils étaient très intéressés continue-t-il, ajoutant que son idée “était de laisser les enfants penser à la possibilité d’une vocation, à les laisser commencer à rêver à cela”. Le P. Kim poursuit en expliquant qu’il a souhaité “ouvrir leurs cours et leurs esprits” dans l’espoir que ceux qui seront appelés par le Seigneur “seront préparés à recevoir cet appel lorsqu’il se présentera à eux”.
Parmi les soixante jeunes, une majorité venait de Yaarmag, un village situé à proximité d’Oulan-Bator et où est installée depuis 1996 une communauté de quatre religieuses Missionnaires de la Charité. Parmi les garçons qui se sentent appelés à la prêtrise tout comme parmi les jeunes filles attirées par la vie religieuse, les motivations varient et l’accueil de leurs appels respectifs par leurs parents est divers. Certains parents sont d’accord et d’autres non. Pour Odonchimeg, âgée de 14 ans et membre d’une fratrie de sept, l’appel à la vie religieuse remonte à ses premières visites auprès des religieuses. “Depuis ce moment, j’ai simplement voulu être comme elles. Elles m’ont tout appris, à lire, à compter, à aimer Jésus raconte-t-elle, tout en précisant que sa mère ne voit pas toujours d’un bon oil sa fréquentation assidue des religieuses.
Selon le P. Kim, il faudra sans doute attendre une dizaine d’années avant que le premier catholique mongol termine sa formation et soit ordonné prêtre ou prononce des voux religieux. Les études devront se dérouler en Italie, en Corée ou aux Philippines, aucune maison de formation n’existant en Mongolie. “L’an prochain, je pense que nous préparerons mieux la Journée mondiale de prière pour les vocations. Les gens doivent être informés de la diversité des congrégations et de la variété des appels à servir Dieu en tant que religieux ou membre du clergé dit-il.
Dans ce pays de 2,5 millions d’habitants, très majoritairement bouddhistes, la présence de l’Eglise est aussi modeste que récente. Installée en juillet 1992, élevée au rang de préfecture apostolique en 2002, l’Eglise locale compte 177 baptisés, servis par cinq communautés religieuses : les prêtres du Cour immaculé de Marie, les prêtres salésiens, les sours du Cour immaculé de Marie, les sours des Missionnaires de la Charité et les sours de Saint-Paul de Chartres.