Eglises d'Asie – Japon
Le ratio nombre de prêtres / nombre de catholiques est le plus élevé au monde mais, le vieillissement du clergé étant rapide, cette situation ne durera pas
Publié le 18/03/2010
A titre de comparaison, avec 34,1 prêtres pour 10 000 catholiques, le Japon se trouve largement en tête des autres pays asiatiques où on constate également un ratio élevé. En Thaïlande, par exemple, on compte 23,5 prêtres pour 10 000 catholiques. Le ratio est de 22,6 à Taiwan. Aux Philippines, exception dans le paysage catholique asiatique, et pays majoritairement catholique, le ratio n’est que de 1,2 prêtres pour 10 000 catholiques. Un niveau que l’on retrouve au Brésil, premier pays catholique de la planète par le nombre de baptisés.
A cette particularité, s’ajoute au Japon le fait que la communauté catholique est constituée d’une grande partie d’étrangers (1). En effet, les statistiques publiées par l’Eglise du Japon pour 2001 indiquent un total de 895 000 catholiques dont seulement 55 % ont la citoyenneté japonaise. L’arrivée ces dix dernières années d’une importante population immigrée en quête d’emplois a fait augmenter en flèche le nombre des catholiques, ces immigrés provenant pour une partie d’entre eux de pays catholiques (Brésil, pays d’Amérique centrale, Philippines). On pense généralement qu’un nombre significatif mais inconnu de catholiques étrangers n’est pas pris en compte par les statistiques de l’Eglise.
Selon l’enquête de la Conférence épiscopale, on compte aujourd’hui 1 732 prêtres, diocésains et religieux, dont 961 Japonais et 771 étrangers. Entre 1972 et 2000, le nombre des prêtres de moins de 60 ans a baissé d’un millier et les plus de 60 ans sont au nombre de 998. Fin décembre 2002, on comptait 156 séminaristes et 31 diacres se préparent au sacerdoce.
D’après Koichi Arimura, du Bureau des analyses et des prévisions, “nous prévoyons que le nombre de prêtres baissera de moitié ou d’un tiers dans une quinzaine d’années”. Ce chercheur a tenu à dire combien les catholiques japonais étaient reconnaissants pour tout ce qu’ont fait les nombreux missionnaires étrangers, ajoutant cependant : “Je pense qu’il nous faut maintenant bâtir un nouveau style d’Eglise en coopération étroite avec les laïcs, les religieuses et les prêtres et d’expliquer que les catholiques avaient été choyés jusqu’alors mais que cela avait un coût : “Nous sommes des gens gâtés, dit-il. Nous n’arrivons pas à nous défaire de l’habitude d’être cajolés par nos prêtres. Dans quelques années la situation sera toute différente et il nous faudra apprendre à nous tenir debout seuls.”