Eglises d'Asie

Séoul : les représentants du synode diocésain ont remis à Mgr Cheong, archevêque de Séoul, leurs conclusions sous forme de “propositions”, fruits de trois ans de travail

Publié le 18/03/2010




C’est au cours d’une messe que les représentants du synode diocésain de Séoul (1) ont remis à leur archevêque, Mgr Nicolas Cheong Jin-suk, le 11 juin dernier, les conclusions de leur travail, engagé voici trois ans. Rédigées sous formes de “propositions ces conclusions comportent 182 articles, regroupés en sept chapitres : l’administration ecclésiale, le clergé, les laïcs, la mission, la catéchèse, les religieuses, et l’évangélisation des jeunes et des milieux sociaux. Mgr Cheong avait convoqué un synode diocésain en mai 2000 pour l’aider à prendre les mesures nécessaires à une évolution normale du diocèse.

Mgr Cheong a promis aux représentants synodaux de faire tout son possible pour mettre en ouvre ces recommandations, soulignant que tout cela n’aurait aucun sens si tous les diocésains ne participaient pas activement à leur mise en ouvre. A l’issue de la troisième assemblée générale du 4 juin, 464 membres du Comité organisateur du synode, prêtres, religieuses et laïcs, soit 77 % de l’ensemble des 602 délégués synodaux, avaient voté pour que ces propositions finales soient soumises à l’archevêque.

Le P. Joseph Park Sun-yong, sous-directeur du Comité organisateur, a déclaré à l’agence Ucanews que le processus qui avait présidé à l’élaboration de ces propositions revêtait à ses yeux une grande importance parce qu’il exprimait la prise de conscience des membres du synode découvrant que l’Eglise ne devait plus être cléricale mais être une “communion” entre laïcs, religieuses et clercs. Et le P. Park d’ajouter : “Dans cette démarche, nous affirmons une fois de plus que l’Eglise doit être dans le monde et proche des gens, surtout des plus démunis, lumière et sel de notre société.” Les propositions soulignent que non seulement le clergé mais les religieuses également, ne sachant pas très bien ce qu’on entendait par “apostolat des laïcs avaient demandé que la formation des laïcs soit une priorité pour le diocèse et les prêtres. Elles suggèrent également qu’une “instance propre aux laïcs” soit créée pour soutenir le suivi d’une formation globale pour tous les catholiques.

Toujours d’après les propositions, bien que les femmes représentent 60 % de l’ensemble des catholiques sud-coréens, elles restent encore marginalisées. La création d’un conseil ou d’un bureau au service des femmes s’impose tant au niveau diocésain que paroissial. Elles suggèrent également la mise sur pied de “paroisses de jeunes » partout où ils se retrouvent en nombre dans le diocèse. Dans ces paroisses spécialisées, le pasteur responsable pourra expérimenter le lancement d’activités consacrées aux jeunes. La formation de laïcs missionnaires et de volontaires pour l’éducation religieuse est également recommandée et le diocèse incité à envisager concrètement de rémunérer le personnel au service de l’enseignement religieux. Pour l’administration de l’Eglise, le synode souhaite plus de transparence dans les finances et suggère qu’un corps indépendant de contrôleurs financiers soit établi. Notant que certains prêtres pouvaient avoir une conduite dommageable tant du point de vue spirituel que financier à l’encontre de leur communauté, le synode recommande aux prêtres de traiter leurs paroissiens avec respect en tenant compte de leurs avis et d’utiliser leurs compétences et leur expérience dans l’animation de leur paroisse.

Le P. Park a souligné que tous les débats entre les membre du comité synodal s’étaient déroulés dans le respect du droit canonique, “sauf, a-t-il ajouté, l’idée mise en avant de voir les évêques élus et non nommés”. Il a reconnu que certains termes employés étaient “ambigus” mais, a-t-il souligné, ils n’ont rien de définitif. Le “document final a-t-il dit, s’étoffera avec l’apport d’autres experts et sera plus précis.

A l’encontre de l’optimisme du P. Park, un des employés salariés de l’Eglise s’est entretenu avec l’agence Ucanews et, sous le couvert de l’anonymat, a fait remarquer que le synode ne disait rien des “problèmes importants” du diocèse tel que l’autoritarisme du clergé, le manque de transparence des finances, l’absence de projets précis et concrets sur la délégation de certains pouvoirs aux laïcs et le développement du laïcat lui-même. Ce chrétien, qui a participé au synode du commencement à la fin, a montré aussi que, pratiquement, rien n’avait été fait en vue d’une meilleure lecture “des signes des temps tant du point de vue sociologique que théologique. Le synode a juste accompli “une battue à l’entour du fourré a-t-il déclaré, faute d’une démarche scientifique et par crainte d’aborder les questions critiques à l’égard du diocèse.

Le 20 juin suivant, Mgr Cheong formait un Comité chargé de s’atteler à la rédaction du document final. Le jour même, celui-ci se réunissait et élisait son président, le P. John Kim Jong-su, ex-secrétaire général de la Conférence épiscopale. La plupart des membres de ce nouveau comité de rédaction ont déjà travaillé aux propositions et quatre ou cinq experts en théologie et en linguistique leur ont été agrégés. Leur tâche sera de réexaminer les propositions en tenant compte des avis de l’évêque et de préparer le document final. L’archevêque a prévu la publication du “Document final du synode de Séoul” au cours de la cérémonie de clôture qui devrait avoir lieu le 21 septembre prochain.