Eglises d'Asie

Une paroisse catholique noue des liens d’amitié avec une communauté bouddhiste voisine

Publié le 18/03/2010




Soucieuse d’une bonne entente entre voisins, une paroisse rurale de Corée du Sud a invité la communauté bouddhiste toute proche à participer à une liturgie eucharistique. La paroisse de Chongsong, diocèse d’Andong, a convié le vénérable Unkwang et les fidèles du temple de Daejeon à participer à une eucharistie le jour de la fête de Saint Pierre et de Saint Paul, le 29 juin dernier. Ils avaient déjà été conviés à une pièce de théâtre, le 25 juin. La paroisse, forte d’une centaine de paroissiens, est voisine du temple de Chongsong.

Le curé, le P. Peter Kwon Joong-hee, a expliqué que les invitations avaient suivi l’envoi d’une gerbe de fleurs et d’un message de meilleurs voux à leurs voisins bouddhistes, à l’occasion de Vesak, fête de la naissance de Bouddha, en mai dernier. En remerciement, les bouddhistes avaient invité les catholiques à un déjeuner. “C’est alors que j’ai convié le moine à venir voir une pièce de théâtre chez nous a rapporté le prêtre catholique.

Depuis son arrivée dans la paroisse en 2000, le prêtre, en effet, invite chaque année une troupe de comédiens professionnels pour faire connaître “la culture traditionnelle” aux gens du secteur. “C’était une excellente occasion pour entamer un dialogue interreligieux entre nous catholiques et les bouddhistes.”

Le vénérable Unkwang a apprécié le rituel de la messe, « calme et solennel”, célébré de manière “organisée et méthodique”. Les visiteurs bouddhistes ont suivi avec attention tous les faits et gestes des catholiques. Le moine bouddhiste a tout particulièrement apprécié le geste du P. Kwon demandant à l’assistance de remplacer la formule : “La Paix soit avec vous” par : “Devenons bouddha” (1). “En retour, a déclaré le moine, nous inviterons les catholiques à assister à une liturgie bouddhiste et à notre tour nous y introduirons un geste chrétien.”

Quant au théâtre, le vénérable Ukwang a déclaré qu’il était bon que les habitants de zone rurale connaissent “la vie, les rêves et les angoisses des adolescents des villes”. La pièce, “Premier amour en 2003” par Arirang, une compagnie théâtrale de Séoul, traitait des problèmes des adolescents face à l’amitié, l’amour, l’éducation et en particulier la difficile admission à l’université, causes de grande angoisse pour eux. Un fond de musique traditionnelle “samulnori” et de musique moderne accompagnait le jeu des dix acteurs.

Pang Eun-mi, la présidente d’Arirang, a expliqué que sa troupe jouait des pièces à caractère socioculturel dans la région depuis 1997, y compris, chaque année, dans une dizaine de prisons. “Comme d’habitude, le P. Kwon nous a invités pour jouer devant les gens du secteur et nous en sommes ravis.” Comme la salle paroissiale était trop petite, un certain nombre de personnes se sont vu refuser l’entrée du spectacle, si bien que le P. Kwon a eu l’idée de demander au vénérable Unkwang d’organiser conjointement une autre représentation mais dans un plus grand local l’année prochaine. Le moine a accepté.