Eglises d'Asie

Bombay : deux attentats à la voiture piégée ayant fait plus de cinquante morts sont attribués par le gouvernement à une organisation d’étudiants musulmans

Publié le 18/03/2010




Au lendemain du double attentat à la voiture piégée qui, le 25 août dernier, à Bombay a provoqué la mort d’au moins cinquante personnes et en a blessé plus de 130, l’archevêque du lieu, le cardinal Ivan Dias, a exprimé son indignation et celle de la communauté qu’il représente : “Les responsables de ces barbares agressions devraient avoir conscience que, quels que soient les motifs qui les poussent, la violence n’a jamais fourni de solution à aucun problème. Au contraire, elle en crée de nouveaux encore plus insolubles.” Il a également confié les victimes à la miséricorde de Dieu et incité les chrétiens de la ville à accorder leur assistance à tous ceux qui ont été touchés par ces explosions, les victimes directes ainsi que leurs proches.

Aux alentours de midi, une première explosion, causée par une bombe placée dans un taxi, s’est produite d’abord à la Porte de l’Inde, un des hauts lieux touristiques de la ville. La puissance de la détonation a été telle que certaines personnes se sont trouvées jetées à la mer. Le taxi avait été placé auprès de l’hôtel Taj Mahal, un des plus anciens hôtels de luxe de la capitale commerciale de l’Inde. Quelque cinq minutes plus tard, une seconde voiture piégée a ensuite explosé dans le marché de la joaillerie près du temple de Mumba Devi, au centre de Bombay. Il s’en est suivi des scènes de panique indescriptibles, aux dires des témoins, auprès des immeubles lézardés par l’explosion et dans des rues jonchées de cadavres, de carcasses de voitures, de débris de verre et de flaques de sang jusqu’à plus de cent mètres du lieu de l’explosion.

Plusieurs jours plus tard, aucune organisation n’avait encore revendiqué la responsabilité de ces attentats. Le gouvernement indien a, pour sa part, déclaré n’en point connaître les auteurs. Le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Lal Krishna, n’a cependant pas caché que les soupçons se portaient vers une organisation interdite d’étudiants islamiques. C’est en effet à ce groupe, le “Mouvement des étudiants islamiques” (SIMI), que sont attribués une sérié d’attentats qui ont fait couler le sang à cinq reprises dans la ville de Bombay, lors de ces derniers mois. Les deux premiers avaient eu lieu en décembre 2002, les trois autres en janvier, mars et juillet 2003. Le SIMI recevrait le soutien d’un groupe basé au Pakistan, le Lashkar-e-Toiba, qui, lui, serait responsable de l’attaque du parlement de Delhi, en décembre 2001, attaque au cours de laquelle quinze personnes avaient trouvé la mort, parmi lesquelles cinq assaillants.

Généralement, les attentats qui ont affecté la ville de Bombay, l’année dernière et cette année, ont été considérés comme des actes de représailles des musulmans en rapport avec les émeutes hindoues dirigées contre des musulmans. La presse indienne fait remarquer que les attentats du 25 août coïncident avec la publication du rapport de la Commission d’enquête archéologique (1) sur les fouilles menées sur le site de la mosquée détruite à Ayodhya. Certains musulmans ont accusé la commission d’avoir rédigé un rapport favorable à la thèse de la préexistence d’un temple hindou à Ayodhya sous la pression de certains groupes extrémistes.