Eglises d'Asie

Le dirigeant d’une organisation musulmane de masse approuve les mesures gouvernementales prises pour surveiller les organisations islamistes

Publié le 18/03/2010




Selon le Jakarta Post du 26 août dernier, Ahmad Sjafii Ma’arif, président de la Muhammadiyah, la seconde plus importante organisation musulmane de masse d’Indonésie, approuve les mesures que le gouvernement a récemment annoncées et qui visent à prévenir d’éventuels futurs actes terroristes en renforçant la surveillance dont font l’objet les organisations islamistes connues du pays.

“Je suis d’accord avec ces mesures car surveiller les activités suspectes des citoyens fait partie en fait des attributions normales de la police a déclaré Ahmad Sjafii Ma’arif. Interrogé sur le point de savoir si ces mesures pourraient signifier une restriction de la liberté de certains groupes à exercer leurs devoirs religieux, le responsable musulman a répondu : “Que signifie la liberté si elle aboutit à la souffrance de victimes innocentes d’attentats à la bombe ?”. Il ajoute que, dans sa campagne contre le terrorisme, la police devait se conformer aux lois en vigueur et ne pas fabriquer de fausses preuves pour justifier les arrestations auxquelles elle procèdera.

Selon la police, la surveillance des autorités va être renforcée dans la province de Java-Ouest, où les partisans de la charia sont nombreux. Le chef de la police à Java-Ouest a précisé que le district d’Indramayu est plus particulièrement visé, ce district abritant l’école coranique Al-Zaytun, accusée de servir de couverture à un commandement militaire du mouvement islamiste interdit Darul Islam ; le district de Cianjur, dont les représentants militent pour l’application de la charia et dont est originaire Hambali, soupçonné d’être un des chefs de la Jemaah Islamiyah (1), est également concerné ; enfin, le district de Majakengka, le district le plus densément peuplé du pays et d’où est originaire le mouvement Daor Koning, militant pour l’établissement d’un Etat islamique dans la région, est aussi placé sous l’oil des autorités.

Du temps du régime Suharto, la surveillance des milieux religieux était permanente, des agents de la police et de l’armée, clandestinement ou à découvert, en étant chargés. Lors de presque tous les services religieux, la messe du dimanche pour les chrétiens ou la prière du vendredi pour les musulmans, un agent gouvernemental était présent. Avec la chute de Suharto, cette surveillance s’est nettement relâchée.