Eglises d'Asie

Le P. Tadeus Nguyên Van Ly a bénéficié d’une réduction de peine de cinq ans

Publié le 18/03/2010




Le tribunal de la province de Ha Nam où le P. Tadeus Nguyên Van Ly purge sa peine de quinze ans de prison a annoncé le 17 juillet dernier que le célèbre dissident catholique bénéficiait d’une réduction de cinq ans de prison. Cette décision aurait été prise en regard “des signes d’une bonne rééducation” manifestés par le prisonnier. Le communiqué du tribunal a laissé ignorer absolument la nature des progrès accomplis par le P. Ly dans sa rééducation.

Le P. Ly avait été condamné en octobre 2001, lors d’un procès tenu à Huê, à quinze ans de prison ferme pour n’avoir pas accompli sa peine de mise en résidence surveillée et saboté la politique de l’unité nationale. Le prêtre qui avait déjà passé dix ans en prison de 1977 à 1978 et 1983 à 1992 pour “opposition à la révolution” avait, à la fin de l’année 2000, lancé une tumultueuse campagne pour la liberté religieuse. Commencée au mois de novembre 2000 (1), dans le cadre de revendications locales – des terrains paroissiaux confisqués par l’Etat -, la campagne du P. Ly avait vite pris une dimension interreligieuse, nationale et même internationale. Elle a été tout de suite marquée par le ton sans concession adopté par le prêtre et une volonté de non compromission avec le régime, que symbolisait le calicot qu’il avait accroché au clocher de son Eglise où était inscrit : “La liberté religieuse ou la mort !” Il diffusa sur le réseau Internet de nombreuses déclarations où il revendiquait liberté et totale indépendance pour les diverses religions du Vietnam, des procès verbaux, où il détaillait concrètement les violations de la liberté religieuse commises par les autorités locales et nationales. A la demande de la Commission sur les libertés religieuses dans le monde du Sénat américain, il fit parvenir à celle-ci deux rapports sur la liberté religieuse au Vietnam. Dès le 27 février 2001, le P. Ly avait été assigné à résidence dans la paroisse de An Truyên. Le 10 mai, les autorités civiles lui interdisaient de dire la messe. Le 17 mai 2001, six cents agents de la Sûreté vinrent arrêter le prêtre dans son presbytère alors qu’il se préparait à célébrer la messe. Le procès n’eut lieu que cinq mois plus tard. Condamné, il fut ensuite envoyé au Nord-Vietnam pour y purger sa peine.