Eglises d'Asie

Florès : des femmes catholiques s’organisent pour améliorer leurs chances d’être élues lors des élections législatives de 2004

Publié le 18/03/2010




Sur l’île de Florès, au cours du mois de juillet dernier, une soixantaine de femmes catholiques se sont réunies pour former un “Réseau féminin” et se sont fixées pour objectif d’envoyer une ou plusieurs députées à l’Assemblée législative de la province à l’occasion des élections qui auront lieu l’an prochain. Selon elles, il est temps “pour les femmes d’entrer en politique” (1). Leur initiative répond à une loi votée en février dernier qui stipule que l’Assemblée législative de Florès doit compter au moins 30 % de femmes. Pour les 31 sièges du district de Florès Est, cela fait un minimum de neuf représentantes. Toujours selon cette loi, une femme, pour être candidate, doit être inscrite dans un parti politique.

Selon Sour Eustochia Monika Nata, présidente du groupe féminin du Tim Relawan Untuk Kemanusiaan di Flores (TRUK-F – Corps des volontaires humanistes de Florès), fin août, sept femmes s’étaient inscrites dans un parti politique à l’initiative du Réseau. “Nous continuons d’encourager d’autres femmes à les suivre, à s’inscrire dans un parti politique, même peu connu, et à lutter pour les programmes présentés par les femmes a-t-elle précisé, ajoutant que la participation des femmes à la vie politique était encore limitée étant donné que huit femmes sur dix vivaient en zone rurale et n’avaient pas été au-delà de l’école primaire. Pour la religieuse, il est urgent que les femmes prennent leur sort en main : “Avec une plus grande participation de femmes dans les assemblées législatives et exécutives, nous escomptons bien que la lutte pour améliorer la vie des femmes et des enfants sera un succès.”

Les futures candidates ont confié qu’elles avaient pris leur décision d’entrer en politique après avoir entendu deux prêtres, le P. Amatus Woi, aumônier des TRUK-F, et le P. Ansel Doredae, professeur au séminaire St Paul de Ledarero, à Mamere. Ces deux prêtres avaient suggéré à leurs auditrices de saisir l’opportunité que leur offrait la loi électorale de gagner des sièges aux élections législatives pour, comme législatrices, améliorer les conditions des femmes et des enfants. “La loi protège les droits des femmes, avait dit le P. Woi. Les femmes comme les hommes sont égaux en droit et entrer dans l’arène politique est le droit fondamental d’une femme et non pas une concession faite par le gouvernement.” Le P. Woi avait conseillé à ses auditrices, avant d’entrer en politique, de “bien connaître toutes les questions culturelles, sociales, humaines, politiques au sens large”. Il leur avait aussi demandé de s’organiser et de s’inscrire au parti politique qui leur conviendrait le mieux, lequel “leur fournirait une base à la lutte politique personnelle. Comme femmes politiques, vous devrez être capables d’apporter des idées pour résoudre les problèmes qui se posent à la société. Ces capacités feront de vous des politiques qualifiées et fiables et vous aideront à améliorer la société et surtout le sort des enfants et des femmes leur avait-t-il expliqué en leur rappelant que les problèmes les plus urgents à Florès étaient la mortalité des femmes en couches et la malnutrition (2).