Eglises d'Asie

Une organisation des Nations Unies souligne les progrès économiques accomplis par le Vietnam mais relève des poches de pauvreté

Publié le 18/03/2010




Le rapport annuel 2003 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) fait état des progrès considérables accomplis par le Vietnam dans sa lutte pour la réduction de la pauvreté. Le Vietnam qui, selon les critères de développement retenus, tient la 109e place des 175 pays du monde, a selon le rapport, amélioré depuis les années 1980 la situation de sa population dans les domaines clefs, à savoir le niveau de vie, l’éducation et la santé. L’indice de développement utilisé par le PNUD est passé de 0,583 en 1985, à 0,605 en 1990, à 0,649 en 1995 et à 0,688 tout récemment. Pour ce qui concerne les privations dont souffre la population dans la satisfaction de certains besoins élémentaires, le Vietnam est classé 39e nation dans un groupe de 94 pays en voie de développement. Le progrès le plus impressionnant a été accompli dans le domaine des ressources individuelles qui ont augmenté de 2,3 fois en dix ans. Le revenu moyen mensuel était de 92 000 dôngs (1) ; en 2002, il atteignait les 356 800 dôngs, près de quatre fois plus. Au milieu des années 1980, la pauvreté calculée selon les critères du PNUD s’étendait à environ 70 % de la population. En 2002, elle ne sévissait plus que sur une partie correspondant à 29 % des habitants du pays.

Cette réduction de la pauvreté coïncide avec un taux de croissance économique annuel important, qui a été de 8 à 9 % au cours des années 1990. Celui-ci a sa source principale dans l’élévation brusque de la production agricole à la fin des années 1980 et au début des années 1990, grâce à la libération des charges qui pesaient jusque là sur les cultivateurs. Il faut noter par ailleurs que la loi sur l’entreprise mise en ouvre en l’an 2000 a eu de rapides et heureux effets puisqu’elle a abouti à la création de 60 000 entreprises et offert à la population un million et demi d’emplois. Parlant des perspectives que laissait entrevoir l’actuelle évolution économique, un représentant du PNUD à Hanoi a déclaré : “De même que les premiers succès ont été acquis grâce à la libéralisation du secteur agricole non nationalisé, le futur essor économique du Vietnam dépendra de la libéralisation du secteur d’affaires non nationalisé.”

Malgré certains résultats soulignés dans le rapport 2003 du PNUD, de nombreux secteurs de l’économie et de la société vietnamiennes laissent cependant encore beaucoup à désirer. Le taux de mortalité infantile reste assez élevé (38 pour mille) même s’il se situe aujourd’hui au-dessous de la moyenne des pays voisins (43 pour mille). Ce n’est pas le cas pour la dénutrition. Le pourcentage de personnes souffrant de sous-alimentation est de 18 % alors que la moyenne régionale est de 10 %. Mais la lacune la plus grave est constituée par la disparité locale de l’impact du progrès économique. Lors d’une réunion organisée à Hanoi par le PNUD et le Centre national des sciences sociales et humaines, le 13 août dernier, le Vietnam a été mis en garde contre le sommeil auquel ses succès pourraient l’inciter. Il reste de nombreuses poches de pauvreté et un certain nombre de régions n’ont pas encore tiré tout le bénéfice possible de la politique de “dôi moi” (‘rénovation’). Ce sont principalement des régions rurales où vit la majorité du peuple vietnamien. Ont été citées les provinces de Hoa Binh, Bac Liêu, Yên Bai, Lang Son, Ha Giang, Lao Cai, Tra Vinh, Gia Lai, Kon Tum, Lai Châu, Cao Bang et Son La. Dans beaucoup de ces provinces, la dépendance à l’égard d’une seule production et l’absence d’investissements pour l’agriculture ont empêché jusqu’ici un décollage économique significatif.

Les rapports publiés par le PNUD, comme par beaucoup d’autres instances internationales laissent tous entendre que les progrès déjà accomplis ne pourront être menés à terme sans la mise en ouvre de réformes profondes concernant les institutions du marché, le statut de la terre, ainsi que le système juridique régissant le monde de l’entreprise.