Eglises d'Asie – Corée du sud
Les enfants catholiques sont de moins en moins nombreux à s’inscrire au catéchisme
Publié le 18/03/2010
Le P. Pius Cho Jae-youn, du Service de la pastorale des jeunes de l’archidiocèse de Séoul, s’inquiète de cette tendance qui pourrait être le signe avant-coureur d’une Eglise « vide ». « Les jeunes sont l’avenir de notre Eglise. Sans eux, elle deviendra vite une Eglise vieillissante et sans impact sur la société », estime-t-il. Pour le P. Stephen Han Seung-ju, secrétaire général de la Commission épiscopale pour l’éducation, « l’école du dimanche » contribue à former la conscience des jeunes : « Moins les jeunes seront formés, moins nous aurons de croyants conscients de ce qu’ils sont. »
Pour contrecarrer cette tendance, l’un et l’autre prêtres ne voient qu’une seule méthode : une prise en charge des jeunes par eux-mêmes, en les faisant responsables de leurs propres communautés et de leurs activités. Pour ces deux prêtres, chercher à faire venir les jeunes à l’église par des jeux ou des attractions diverses est à proscrire absolument (2). Il est nécessaire d’inventer de nouvelles formes d’enseignement. En Asie, disent-ils, on ne pense qu’à enseigner les jeunes et à les diriger. « Cette conception est à changer. Il est temps de laisser les jeunes s’assumer eux-mêmes et participer à la vie ecclésiale de façon autonome déclarent-ils.
Les catéchistes chevronnés, quant à eux, voient dans cette désaffection des jeunes pour les cours d’instruction religieuse le résultat des pressions subies de toute part pour la réussite de leurs examens. Des cours de rattrapage et de perfectionnement sont donnés le dimanche dans une multitude de petits cours privés de quartier et les parents, même catholiques, les y envoient, se lamente Marianne Yoon Sun-hee, catéchiste à la paroisse de Nangok. Epuisés par des semaines très chargées, les jeunes préfèrent rester chez eux ou sortir ensemble durant leurs rares temps libres plutôt que de retourner à l’école, fut-ce « l’école du dimanche ».