Eglises d'Asie – Philippines
Aidés par le cardinal Sin, des catholiques bien organisés ont obtenu que ne soit pas construit un casino sur leur île, convoitée par des promoteurs immobiliers
Publié le 18/03/2010
L’agence gouvernementale des jeux, la PAGCOR, avait en effet prévu la construction d’un casino sur cette petite île, célèbre pour ses plages de sable blanc et très fréquentée par les touristes étrangers. Mais, très rapidement, le projet a suscité une vive opposition de la population locale. La campagne du front du refus a organisé nombre de veillées de prières ocuméniques et plusieurs manifestations de protestation. Le 5 juillet dernier, une de ces manifestations a rassemblé 2 000 personnes estimant que le coût social du projet ne manquerait pas d’être exorbitant pour les familles avec l’arrivée inévitable sur l’île de la prostitution et de la toxicomanie.
Dans sa lettre au P. David, le cardinal expliquait avoir contacté lui-même les autorités sur le sujet, en particulier le conseiller présidentiel pour les affaires religieuses de la présidente Gloria Macapagal-Arroyo. Quelque temps plus tard, le 8 septembre dernier, le vice-président de la PAGCOR, René Figueroa, lui annonçait que “les opposants à ce casino n’avaient plus à s’inquiéter puisque son administration avait décidé de retirer le projet ». Il expliquait en même temps le pourquoi du projet : d’une part augmenter les revenus de l’Etat et d’autre part “favoriser l’essor du tourisme dans la localité”. Les autorités locales de l’île elles-mêmes, ajoutait-il, y voyaient également la possibilité de construction d’écoles, de cliniques, d’amélioration de l’éclairage public et même, grâce à un tourisme en expansion, l’expansion de l’aéroport.
Le cardinal Sin, originaire lui-même de la province d’Aklan, avait pris à cour cette affaire et, dans sa lettre au P. David, a voulu en tirer les conclusions : “Tout cela montre que, quand nous sommes unis pour une juste cause, Dieu vient à notre aide.Il nous faut toujours rester vigilants et lutter pour la justice.”