Eglises d'Asie

L’archevêque de Hô Chi Minh-Ville a rencontré le Bureau des Affaires religieuses avant que celui-ci ne change d’avis au sujet de sa nomination au cardinalat

Publié le 18/03/2010




Dans une réponse écrite à des questions posées par la BBC (émission en vietnamien) et diffusée par lui, Mgr Jean-Baptiste Pham Minh Mân, archevêque de Hô Chi Minh-Ville, dont le nom figure dans la liste des trente et un nouveaux cardinaux choisis par le pape Jean-Paul II, le 28 septembre dernier (1), a donné des précisions susceptibles d’éclairer le changement d’attitude des autorités vietnamiennes qui, au départ, ont semblé irritées par la nomination de l’archevêque au cardinalat, puis ensuite, trois jours plus tard, se sont déclarées heureuses de cette nouvelle promotion d’un dignitaire catholique vietnamien.

Le futur cardinal a précisé que, dans l’après-midi du 1er octobre 2003, il a rencontré le Bureau gouvernemental des Affaires religieuses pour lui faire part de sa nomination par le Souverain Pontife. Il a été alors prié de présenter un rapport sur l’affaire pour que le gouvernement vietnamien puisse approuver la décision. On lui a ensuite dit que son accession à la dignité de cardinal constituait un grand honneur pour le pays et pour l’Eglise du Vietnam. Mgr Mân a profité de cette rencontre pour demander qu’une délégation de prêtres et de fidèles catholiques vietnamiens puisse l’accompagner à Rome lors des cérémonies du consistoire, une demande qui n’a pas posé de problèmes à ses interlocuteurs.

Cette rencontre entre le futur cardinal et le Bureau des Affaires religieuses n’a, sans doute, pas été sans influence sur le revirement opéré par les autorités vietnamiennes en cette affaire, même si d’autres considérations sont entrées en jeu. La première réaction à l’annonce de la nouvelle émanait du Bureau des Affaires religieuses ; elle a été rapportée par diverses agences de presse dès le 29 septembre. Sous diverses formes, elle laissait apparaître une certaine irritation devant la décision romaine, qualifiée d’unilatérale. On laissait entendre que le gouvernement vietnamien n’avait pas été consulté. Le lendemain de la rencontre entre Mgr Mân et les responsables des Affaires religieuses, le 2 octobre, le climat était tout autre puisque le porte-parole des Affaires étrangères, Lê Dung, déclarait : “C’est une bonne nouvelle pour les fidèles catholiques vietnamiens d’avoir un autre cardinal. C’est la première fois dans l’histoire de l’Eglise catholique du Vietnam que le pays dispose de deux cardinaux.” L’actuel archevêque de Hanoi, Mgr Pham Dinh Tung, a été élevé au cardinalat par Jean-Paul II lors du consistoire du 26 novembre 1994.

L’interview du cardinal-archevêque de Hô Chi Minh-Ville a ensuite abordé des questions plus générales en rapport avec la société. Il a fait remarquer que toute société, comme d’ailleurs le monde dans son entier, avait besoin d’être améliorée. Pour cela, l’ouverture et le dialogue ainsi qu’un dénominateur commun pour tous étaient particulièrement nécessaires. Selon lui, l’édification d’un pays ne peut être que l’ouvre commune de toute la population. Les autorités responsables doivent s’efforcer de créer des conditions favorables à l’accomplissement de cette ouvre commune.