Eglises d'Asie – Inde
Le gouvernement fédéral indien s’associe étroitement aux diverses manifestations destinées à marquer la béatification de Mère Teresa
Publié le 18/03/2010
Le 1er octobre dernier, un fonctionnaire du Bureau du Premier ministre informait le public que la décision de créer un prix Mère Teresa avait été prise en réponse à la sollicitation des évêques qui avaient demandé cette création lors d’une rencontre avec le Premier ministre le 22 août 2003. Conformément à la suggestion des évêques, le prix sera accompagné d’une somme de 2 500 000 roupies (55 000 euros). Les évêques avaient proposé qu’il soit accordé tous les deux ans. Mais, selon les révélations du porte-parole de la Conférence épiscopale, dans les négociations menées entre l’épiscopat et les autorités civiles, on s’orienterait vers un prix qui sera décerné tous les ans. Il sera, sans doute, un des prix les plus importants du pays en valeur monétaire. Dans les premières années, le bénéficiaire sera choisi parmi les militants d’action sociale indiens, mais il est prévu de faire en sorte qu’à l’avenir, le prix devienne international. Les responsables de l’Eglise ont prévu en outre que le jury soit composé des présidents respectifs de la Conférence épiscopale catholique de l’Inde et du Conseil national des Eglises (protestantes), du président de la Commission fédérale pour les minorités religieuses et de deux représentants du gouvernement.
La réception organisée le 14 octobre pour la sortie du livre sur Mère Teresa a débuté par lecture à haute voix par le président Kalam de la prière attribuée à François d’Assise, une prière, fit remarquer le président, que lui-même récite depuis cinquante ans. Le P. Babu Joseph, porte-parole de la Conférence épiscopale, a déclaré ensuite que, parmi les très nombreuses publications parues à l’occasion de la béatification, ce livre était unique en raison du caractère éminent des personnalités qui lui ont apporté leur contribution. On peut même y trouver un message du Premier ministre Atal Behari Vajpayee. La contribution du président consiste en un poème qu’il avait écrit pour Mère Teresa quelques jours avant sa mort se terminant par une prière pour que la religieuse reste sur terre quelque temps encore. L’ancien Premier ministre Vishwanath Pratap Singh a donné au livre un de ses articles suggérant que les conflits interreligieux d’aujourd’hui disparaîtraient si l’on écoutait le message de la fondatrice des Missionnaires de la Charité. Un second ancien chef de gouvernement a affirmé à la fin du chapitre rédigé par lui que, tandis que les firmes supranationales “mondialisaient” leurs opérations à but lucratif, Mère Teresa avait “mondialisé” la compassion et le souci des autres. Khushwant Sing, journaliste et célèbre éditorialiste, a consacré sa contribution à la sainteté de la religieuse prochainement béatifiée. Il a reconnu que, pendant les quelques jours qu’il avait passé avec elle à Calcutta il y a trente ans, il ne l’avait jamais vu faire de miracle mais il avait été convaincu que c’était une sainte et avait deviné en elle une “adoratrice passionnée de Jésus-Christ”.
D’autres collaborations du secteur public à la célébration de la béatification sont d’ores et déjà prévues. La chaîne publique de télévision a prévu à son programme la retransmission en Inde de longs extraits de la cérémonie de béatification à Rome. Il est probable aussi que la même chaîne diffuse pour l’occasion un documentaire sur Mère Teresa, produit par la Conférence épiscopale indienne.