Eglises d'Asie

Reconnu coupable du meurtre d’un pasteur australien et condamné à mort, Dara Singh a fait appel de sa condamnation

Publié le 18/03/2010




Encouragé par ses partisans, Ravindra Kumar Pal, plus connu sous le nom de Dara Singh, reconnu coupable du meurtre du missionnaire australien Graham Stuart Staines et de ses fils avec douze autres co-inculpés (1) par le tribunal du district de Kurda, dans l’Etat d’Orissa, le 15 septembre dernier, a fait appel de cette sentence qui s’était concrétisée une semaine plus tard par une condamnation à mort pour lui et à des emprisonnements à vie pour les douze autres accusés (2). Le 10 octobre dernier, en effet, Dara Singh, a déposé une demande de recours en ce sens auprès de la Haute Cour d’Orissa. Le tribunal du district avait donné un mois aux treize accusés pour faire appel. Mais l’avocat de Singh avait fait savoir que celui-ci avait décidé de renoncer à ce droit, contrairement aux autres accusés qui avaient présenté leur recours aussitôt.

Cependant, les nombreux partisans de Singh qui voient en lui un défenseur de l’hindouisme mis en danger par l’action des missionnaires, l’ont pressé de changer d’attitude et ont finalement réussi. Au premier rang de ces partisans se trouvait Raj Kishore Das, porte-parole pour l’Orissa de la section du parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata Party (Parti du peuple indien, BJP). Un jour après la condamnation, il a publiquement déclaré que son Parti désirait que le récent condamné à mort fasse appel de son verdict auprès de la Haute Cour. Plusieurs associations se sont formées pour soutenir sa cause. L’une s’appelle “L’armée de Dara une autre “Le Conseil d’assistance au défenseur de la religion, Dara Singh Ces groupes et quelques autres présentent Dara Singh comme un sauveur de la religion dominante en Inde. Une plaquette de seize pages a été diffusée dont le titre est : “Telles sont les déclarations de Dara Singh Il y est dit entre autres choses que le pasteur Staines avait procédé à des conversions forcées au sein des minorités ethniques de l’Orissa. C’est contre elles que se seraient élevées les personnes récemment condamnées.

Dans sa requête à la Haute Cour, Dara Singh maintient qu’il n’a joué aucun rôle dans le meurtre du pasteur et de ses fils Philip (11 ans) et Timothy (7 ans). Il n’aurait pas été présent, le 22 janvier 1999, à Manoharpur, dans le groupe qui a incendié la voiture où dormaient les futures victimes après une réunion de prières. Dans le texte de la demande d’appel, son avocat a souligné que le Bureau central d’investigation qui a mené l’enquête a faussement mis en cause son client. Le nom de Dara Singh n’aurait pas été mentionné dans le premier rapport de police rédigé par la police un jour après les meurtres et les témoins à charge auraient été dans l’impossibilité de l’identifier devant le tribunal.

Les milieux chrétiens restent discrets sur cette demande d’appel et l’on fait remarquer qu’elle fait partie des droits légaux du condamné en première instance. Par ailleurs, certains soulignent que Dara Singh a déjà été impliqué dans une douzaine d’affaires criminelles parmi lesquels les deux meurtres séparés d’un homme d’affaire musulman et d’un prêtre catholique qui ont eu lieu après le meurtre du pasteur australien (3). On lui attribue encore l’incendie et le pillage de camions. Malgré cela, en, présentant le recours, son avocat à demandé pour son client une libération sur parole pendant quinze jours pour aller participer à des cérémonies funéraires en l’honneur de son père mort le 1er octobre dans l’Etat d’Uttar Pradesh, une demande qui a été rejetée.