Eglises d'Asie

Bornéo : dans la province de Kalimantan-Ouest, l’Eglise catholique vient en aide aux migrants, principalement musulmans, afin de contribuer au développement des peuples autochtones

Publié le 18/03/2010




Le diocèse catholique de Pontianak, situé dans la province de Kalimantan-Ouest, sur l’île de Bornéo, a mis en place un programme de formation et d’aide au développement destiné aux familles de migrants, principalement musulmans, venues de Java ou d’autres régions relativement surpeuplées de l’Indonésie pour s’installer dans cette province, vaste et faiblement peuplée. Selon Cosmas Damianus Yan Kay, secrétaire de la Commission diocésaine pour le développement socio-économique, le diocèse souhaite, en aidant les migrants javanais, réputés pour leur ardeur au travail et leur connaissance des techniques agricoles, parvenir à aider les populations autochtones, en grande partie catholiques.

Financé à hauteur de 30 millions de roupies (3 200 euros) par la Conférence épiscopale indonésienne, le programme consiste en une formation à l’élevage de chèvres et au développement de la fabrication de produits en rotin. Selon Yan Kay, “les services que nous fournissons à des non-catholiques sont une conséquence de l’enseignement du Christ à l’amour du prochain et du respect de la dignité de chaque personne”. Dans une province qui a été secouée à différents moments ces dernières années par de sanglants heurts entre populations autochtones, les Dayaks, et les migrants arrivés dans la province au gré du développement des programmes gouvernementaux de transmigration (1), l’initiative ne va pas de soi. Cependant, selon Yan Kay, de nombreux cultivateurs locaux reconnaissent qu’ils bénéficient de la présence des migrants en apprenant auprès d’eux de nouvelles techniques agraires ou en s’inspirant de leurs méthodes de commercialisation.

Du côté du gouvernement de la province, l’effort mené par le diocèse de Pontianak est reconnu. Henri Usman, secrétaire de la province, souligne que, “grâce aux transmigrants javanais qui ont transmis leur savoir-faire le district de Bengkayang est désormais en tête des autres districts pour la production de maïs. Malgré l’arrêt officiel de la politique de transmigration, à la fin des années 1990, Henri Usman déclare que son administration est toujours favorable aux transmigrations mais se montre désormais plus sélective quant au choix des migrants à qui est alloué un lot de 2,5 hectares par foyer (2). “Si les transmigrants ne peuvent pas cultiver la terre qui leur est donnée, ou s’ils ne peuvent s’intégrer au sein de la communauté locale de Kalimantan, ils doivent retourner chez eux, au frais de la province ou du district qui les a envoyés déclare-t-il. Selon le ministère des Ressources humaines et de la transmigration, les familles de transmigrants javanais dans la province de Kalimantan-Ouest sont au nombre de 123 000, sur une population totale de 3,95 millions d’habitants.