Eglises d'Asie – Philippines
L’Eglise catholique critique la procédure de destitution initiée par des députés à l’encontre du responsable de la Cour suprême
Publié le 18/03/2010
Le 26 octobre, le cardinal Sin, en sa qualité d’administrateur de l’archidiocèse de Manille (2), a publié une lettre adressée au “cher peuple de Dieu” dans laquelle il dit son admiration pour Hilario Davide Jr. et son incrédulité face aux accusations portées contre lui. Le 27, Mgr Oscar Cruz, ancien président de la Conférence épiscopale, a appelé le Sénat à porter un coup d’arrêt à ce qu’il a estimé être “un assaut insidieux” contre la Cour suprême. Le 28, le cardinal Ricardo Vidal, archevêque de Cebu, et son clergé ont rédigé un “communiqué pastoral” dans lequel ils disent leur confiance dans “l’honnêteté, l’intégrité et la compétence” du juge. Le même jour enfin, Mgr Fernando Capalla, archevêque de Davao et président de la Conférence épiscopale, a estimé qu’une procédure de destitution n’était pas adaptée en la matière ; il a appelé les députés et les juges de la Cour suprême à recourir “à un dialogue respectueux afin de résoudre leurs différends”.
Selon la presse locale, la procédure en destitution initiée par une partie des députés de la Chambre a peu de chances d’aboutir étant donné son caractère probablement anticonstitutionnel. Une première procédure en destitution a en effet été initiée en juin dernier à l’encontre du président de la Cour suprême avant d’être abandonnée à l’issue d’un vote de la Chambre, le dossier ayant été estimé vide. Or, selon la Constitution, une procédure en destitution à l’encontre d’une personnalité ne peut être déclenchée plus d’une fois en l’espace de douze mois. La procédure déclenchée ce 23 octobre tomberait, selon certains experts, serait donc anticonstitutionnelle. Pour Mgr Oscar Cruz, l’action engagée contre Hilario Davide Jr. est improductive et facteur de division. Selon lui, “les Philippines semblent s’être engagées dans une voie menant à l’autodestruction”.