Eglises d'Asie

L’Eglise catholique de Corée fête ses 103 martyrs déjà canonisés et prépare la béatification de 126 autres

Publié le 18/03/2010




Les catholiques de l’archidiocèse de Séoul ont célébré une eucharistie solennelle pour fêter leurs 103 martyrs (1) et prier pour la béatification de 126 autres non encore reconnus officiellement comme martyrs. La fête des martyrs de Corée est célébrée le 20 septembre et les catholiques de Séoul sont invités à cette occasion à se rendre à l’église St André Kim Tae-gon à Jeoldusan. Le Comité pour le culte des martyrs avait choisi comme thème cette année : “Allons à Jeoldusan à la rencontre de leur admirable lumière”.

Jeoldusan, qui signifie ‘la Montagne des décapitations’ en coréen, se nommait jadis Yongdubong (‘le Sommet de la tête du dragon’). Son nom a été changé après que 8 000 catholiques y perdirent la vie durant la persécution de 1866. Pour les catholiques coréens, le mois de septembre est “le mois des martyrs” durant lequel est plus particulièrement célébré le martyre de St André Kim Tae-gon, le premier prêtre coréen, décapité le 16 septembre 1846.

Dans son homélie, Mgr Nicolas Cheong Jin-suk, archevêque de Séoul, a rappelé que, par leur témoignage de foi, les martyrs étaient devenus les grands protecteurs de l’Eglise coréenne. “Cependant, a-t-il ajouté, il est dommage que ces martyrs qui ont jadis introduit la foi en Corée ne soient pas encore tous béatifiés et canonisés.” Il a expliqué que la Conférence épiscopale préparait la béatification de 126 autres martyrs, martyrisés en 1801, et rassemblait le plus possible de documents et de témoignages sur les personnes et les événements (2). Au cours de sa visite en Corée du Sud en 1984, Jean-Paul II avait canonisé 103 martyrs morts sous une persécution postérieure (70 en 1839, 9 en 1846 et 24 en 1866). Les martyrs de 1801 n’avaient pu être béatifiés faute de documents probants sur leur vie personnelle et leur foi. L’archevêque a exhorté les catholiques coréens à s’inspirer de l’exemple de ces martyrs. “Il est difficile de vivre de la vie du Christ dans une société athée et matérialiste, leur a-t-il dit, mais nous devons essayer de proclamer la vérité divine et la justice en nous inspirant de l’exemple que nous donnent ces martyrs.”

Le catholicisme est arrivé en Corée au XVIIe siècle sous la dynastie Joseon (Djo-son, 1392-1910), d’inspiration confucéenne. Ce sont quelques intellectuels qui les premiers s’intéressèrent au catholicisme et c’est Pierre Yi-Sung-hun (1756-1801) qui devint le premier Coréen catholique quand il reçut le baptême en Chine en 1784. De retour dans son pays, il baptisa ceux qui avaient déjà commencé par eux-mêmes à étudier la foi. La condamnation par l’Eglise universelle des rites confucéens du culte des ancêtres déclencha l’affrontement entre les chrétiens, la morale confucéenne et les usages de la dynastie Joseon. Ce qui conduisit à la première persécution des catholiques, en 1801.