Eglises d'Asie

Selon le ministre de la Sécurité et des Affaires politiques, le risque de voir des attentats terroristes perpétrés à l’approche de Noël est “élevé”

Publié le 18/03/2010




Répondant à des questions posées par des journalistes le 20 octobre dernier à Djakarta, Susilo Bambang Yudhoyono, ministre de la Sécurité et des Affaires politiques, a déclaré que le risque d’attentat dans le pays était encore “élevé”. “Oui, bien sûr, je dois dire que la menace du terrorisme est encore imminente en Indonésie et en Asie du Sud-Est a-t-il notamment affirmé, précisant que ses services avaient saisi un nombre important de documents indiquant que des militants islamistes préparaient de nouvelles frappes, après les attentats de Bali (1) et de l’hôtel Marriott à Djakarta, tous deux attribués par le gouvernement indonésien au réseau terroriste de la Jemaah Islamiah.

Selon le ministre, “Noël et le nouvel an” sont des dates sensibles et, “comme toujours, [les autorités] doivent veiller à renforcer les mesures de sécurité durant ces journées-là”. On se souvient qu’en 2000, la veille du jour de Noël, une série d’explosions criminelles dans ou devant des églises chrétiennes du pays avait fait dix-neuf morts (2). Depuis, certains responsables de ces attentats ont été arrêtés et mis en cause pour leur implication dans d’autres actions terroristes. Susilo Bambang Yudhoyono a également précisé que 97 personnes soupçonnées d’appartenir à la Jemaah Islamiah avaient été arrêtées ces derniers mois mais que le réseau dispose encore de nombreux autres membres, prêts à agir. Pour le ministre, qui a fait ces déclarations à la veille de la brève visite – à peine une demi-journée – du président américain George W. Bush à Bali, la période sensible s’étend de la fête marquant la fin du ramadan aux premiers jours de la nouvelle année 2004.

Par ailleurs, commentant les récentes violences commises dans la région de Poso, sur l’île de Célèbes (3), le ministre a déclaré que l’armée allait déployer des troupes de combat sur place pour venir en aide aux forces de sécurité. Après l’arrestation de seize suspects et la mort de six autres, tués lors d’échanges de tirs, les autorités estiment que certains des auteurs et des responsables des attaques commises les 10 et 12 octobre dernier ont trouvé refuge dans les forêts. Enfin, aux Moluques, selon le Centre de crise du diocèse catholique d’Amboine, des rumeurs vont bon train et évoquent un regain de tensions entre les communautés chrétiennes et musulmanes. Des chrétiens s’inquiéteraient de la présence dans la province, depuis le début du ramadan, d’un grand nombre de prédicateurs musulmans semblables aux militants du Laskar Jihad, ce groupe extrémiste qui a amplement participé aux violences intercommunautaires des années 1999-2002 (4).