Eglises d'Asie

Un envoyé du Département d’Etat américain enquête sur la situation religieuse au Vietnam mais reste discret dans ses déclarations

Publié le 18/03/2010




John Handford, spécialement chargé de superviser le rapport annuel du Département d’Etat américain sur la liberté religieuse dans le monde, vient d’achever, vendredi 24 octobre 2003, une visite d’une semaine au Vietnam. Dans un communiqué bref et discret (1), il a déclaré continuer d’entretenir une certaine inquiétude concernant les problèmes de liberté religieuse au Vietnam. Cependant, il s’est montré confiant en l’avenir et a exprimé l’espoir que, grâce à des entretiens supplémentaires avec les autorités vietnamiennes, on parviendrait à des progrès en ce domaine.

L’envoyé du Département d’Etat a séjourné à Hô Chi Minh-Ville et a parcouru les provinces de Dak Lak et de Gia Lai sur les Hauts Plateaux du Centre-Vietnam. Le communiqué mentionne que John Handford a eu des entretiens avec les responsables du gouvernement vietnamien, les dirigeants provinciaux, des membres des diverses hiérarchies religieuses et avec des diplomates de pays tiers. Mais aucun détail n’a été donné sur le contenu de ces conversations, particulièrement sur ce qui été dit au sujet de la situation des protestants des minorités ethniques sur les Hauts Plateaux. De nombreux rapports publiés par des groupes des droits de l’homme ont attiré l’attention sur ceux-ci en décrivant la répression dont ils ont fait l’objet depuis les troubles de 2001 (2). John Handford lui-même, dans le rapport du Département d’Etat de l’année dernière sur la liberté religieuse, avait souligné la répression subie par les Montagnards et avait classé le Vietnam parmi les nations qui exercent un contrôle autoritaire sur la religion, avec la Birmanie, le Laos, Cuba et la Chine.

Le voyage de l’envoyé du Département d’Etat au Vietnam coïncidait avec la soudaine intensification de la répression qui frappe les dirigeants du bouddhisme unifié, alors que ces derniers s’efforcent d’asseoir à nouveau une légitimité qui leur a été ravie en 1981 lors de la fondation d’une Eglise bouddhiste nationale patronnée par le pouvoir d’Etat (3). Le communiqué ne signale pas les contacts que l’envoyé du Département d’Etat a pu prendre avec les responsables du bouddhisme unifié. En particulier, il garde le silence sur les efforts qu’aurait pu accomplir John Handford pour rencontrer le vénérable Thich Quand Dô, de nouveau isolé dans sa cellule de son monastère à Hô Chi Minh-Ville et surveillé par la police.