Eglises d'Asie

L’Eglise catholique confirme son engagement dans la campagne visant à faire mieux accepter par les Coréens le don d’organes

Publié le 18/03/2010




Durant leur assemblée annuelle, des 21 au 24 octobre derniers, 45 prêtres du diocèse catholique de Chunchon ont officiellement accepté que certains de leurs organes soient prélevés sur leur corps après leur mort, et 18 autres ont signé une promesse selon laquelle ils font don de leur corps au profit de la recherche scientifique. Selon le P. John Park Young-keun, les 85 prêtres du diocèse avaient en fait pris cette décision l’an dernier mais ils n’avaient pas encore pu finaliser leur engagement par une signature en bonne et due forme. A l’exception de ceux qui se trouvent en année sabbatique ou qui étudient à l’étranger, c’est donc chose faite et, selon le prêtre, ce geste encouragera peut-être les catholiques qui hésitent encore à faire don de leur corps ou qui n’osent pas recourir à la crémation. « Après que des organes ont été prélevés sur un corps, la dépouille mortelle est le plus souvent emmenée au crématorium a en effet précisé le P. John Park, ancien vicaire général de Chunchon.

Traditionnellement, de nombreux Coréens sont influencés par la tradition confucéenne selon laquelle le corps de chacun est reçu comme un don de ses parents et doit par conséquent être enterré intact. Malgré l’occidentalisation des comportements, cette tradition se maintient en partie. En effet, même si désormais, selon un récent sondage, 60 % des habitants de Séoul, par exemple, disent préférer la crémation à l’enterrement, le nombre des personnes candidates au don d’organes reste relativement faible. Depuis l’année 2000, dans le but d’empêcher le développement d’un trafic d’organes, le gouvernement a pris le contrôle de l’ensemble des procédures liées au don d’organes, interdisant aux hôpitaux de solliciter par eux-mêmes d’éventuels donateurs, mais le pays manque globalement de donateurs. Selon Rosa Park Soo-jeong, responsable du Bureau des dons d’organes du mouvement ‘Un seul cour, un seul corps’ de l’archidiocèse de Séoul, le nombre des patients en attente de transplantation augmente tandis que le nombre de donateurs potentiels décroît. Le Bureau de l’archidiocèse compte environ 17 000 donateurs dans ses listes, catholiques à 85 %.

Pour Theresa Suk-ja, responsable des dons d’organes à l’hôpital Kangdong du Sacré Cour, à Séoul, le geste des prêtres du diocèse de Chunchon est « inestimable » et vient renforcer celui de Mgr John Chang Yik, évêque de Chunchon, âgé de 69 ans, qui s’était déjà engagé, par le passé, à faire don de ses organes après sa mort. Le diocèse de Chunchon est ainsi le quatrième diocèse du pays à prendre semblable initiative (1). En février 1997, dix prêtres de Séoul et l’évêque auxiliaire de l’époque, Mgr Andrew Choi Chang-mou, aujourd’hui évêque de Kwangju, avaient promis de faire don de leurs organes. En avril 1999, c’était au tour de Mgr Paul Choi Deog-ki et de 45 de ses prêtres, suivis la même année de cinquante autres, issus de ce diocèse.