Eglises d'Asie

Le diocèse de Nagasaki se restructure pour mieux assumer sa mission évangélisatrice

Publié le 18/03/2010




Dans la partie méridionale du Japon, l’archidiocèse de Nagasaki renoue avec sa mission évangélisatrice et entreprend une nouvelle étape de son développement. Quand Mgr Takami Mitsuaki, évêque auxiliaire, a pris la tête de l’archidiocèse, le 17 octobre, il a confié aux journalistes : “Je veux sauvegarder les traditions et l’histoire de l’archidiocèse tout en m’efforçant de travailler au développement de l’Eglise et de sa mission évangélisatrice.” Ce travail d’évangélisation voulu par le nouvel archevêque est la continuation du programme que s’était fixé son prédécesseur, Mgr François Xavier Shimamoto Kaname, décédé le 31 août 2002, qui disait : “Il faut que le diocèse de Nagasaki apprenne à devenir un diocèse évangélisateur.”

En 2001, un programme de renouvellement avait été mis sur pied pour réévaluer les structures diocésaines, y compris ses finances et la formation des laïcs. Mgr Shimamoto voulait que l’Eglise qui est à Nagasaki soit davantage une présence évangélisatrice dans cette partie du Japon où les catholiques, nombreux, représentent une part significative de la population. Les catholiques en effet représentent 4,5 % de la population totale du diocèse alors que la moyenne nationale est de 0,3 %. La densité des catholiques au Japon est de une ou deux personnes par km alors qu’à Nagasaki, elle est de 16,7. La restructuration lancée par Mgr Shimamoto donnait la priorité à l’évangélisation sur le thème : “La bonne nouvelle de l’amour au service de la vie”. Pour la réalisation de ce programme, des commissions avaient été créées pour un travail de trois ans dans onze secteurs : communication, ocuménisme, évangélisation, famille, finances, liturgie, formation continue, éducation religieuse, action sociale, vocations et jeunesse.

Un exemple de la manière dont l’Eglise de Nagasaki essaie de se donner une nouvelle impulsion est celui de la Commission pour la famille, dirigée par le P. Nakamura Mitsuru. Son équipe affronte courageusement les problèmes plus ou moins délaissés jusque là de la délinquance juvénile et du divorce, dans la ligne de la déclaration des évêques japonais en 2001 sur “Le respect de la vie”.

La formation des laïcs joue également un rôle majeur dans la restructuration de l’archidiocèse. D’après le chancelier, le P. Hashimoto Isao, “l’Eglise est une communauté cohérente” lorsque le clergé, les religieuses et les laïcs travaillent ensemble et deviennent une communauté évangélisatrice. “Cela affleure déjà mais nous devrions pouvoir en percevoir davantage les effets l’an prochain a-t-il ajouté, faisant remarquer que “pour beaucoup à Nagasaki, garder la foi est plus important que la proclamer. Ce qui est normal quand on se souvient de notre histoire, des persécutions et des martyrs (1Cependant, plus que jamais, il est essentiel de faire nôtres les difficultés qui secouent le monde d’aujourd’hui et de proclamer l’Evangile. La formation des laïcs est la première étape”.

Le principal outil pour la formation des laïcs est l’importance donnée aux petites communautés de base. Le cardinal Stephen Kim Sou-hwan, ancien archevêque de Séoul, avait introduit cette idée en 1999, lors d’une rencontre avec les prêtres de la partie ouest du Japon (2). Nagano Hiroshi, secrétaire de la Commission pour l’apostolat des laïcs, a fait trois voyages d’études en Corée. “Ce que je retiens de mes discussions en Corée est que le parcours de ces communautés est centré sur le Christ Jésus a-t-il témoigné.

La formation des laïcs s’appuie également sur le mouvement dénommé : “Approche asiatique pour une pastorale intégrée” (AsIPA, selon son acronyme anglais). Des groupes ont déjà démarré dans chacun des districts de l’archidiocèse. “Nous n’avons pas l’habitude du partage mais nous commençons par une lecture de la Bible en espérant que cela nous apprendra à le fairea expliqué Fukahori Akira qui s’est rendu en Corée pour en étudier le fonctionnement. AsIPA apprend aux laïcs à devenir actifs dans l’Eglise à travers des groupes de quartier qui se réunissent régulièrement pour réfléchir, à partir de l’Evangile, sur leur rôle dans l’Eglise et la société. Là où la méthode est appliquée, le résultat est très souvent la transformation d’une communauté fermée en une communauté évangélisatrice.

Les finances de l’archidiocèse ont, elles aussi, été revisitées. Jusqu’à maintenant les finances diocésaines dépendaient de deux sources essentielles : le “denier pour l’Eglise” de 300 yens par mois et par famille (environ 3,5 euros) et l’apport, non négligeable, des touristes en visite dans l’église de Oura, un haut lieu historique (3). L’accroissement des dépenses et un tourisme en baisse ont exigé une prompte réévaluation.